Une initiative qui torpille les efforts de l’Algérie : le dialogue inter-libyen se poursuivra au Maroc ?

Contre toute attente, c’est au Maroc que reviendra l’honneur d’accueillir le dialogue inter-libyen dans sa troisième phase, à en croire la presse marocaine qui rapporte l’information ce samedi. Après Genève, à la mi-janvier, et Ghadamès, début février, les pourparlers entre protagonistes libyens devraient se poursuivre à partir de lundi à Rabat, sous l’égide des Nations unies. Un coup dur pour l’Algérie qui a parrainé ce processus depuis le début, et dont la diplomatie s’est déployée durant plusieurs mois pour convaincre les puissances internationales d’une solution politique et négociée à la crise, au moment où les appels à l’intervention militaire en Libye se multipliaient. Comment le Maroc a-t-il réussi à s’emparer d’un dossier aussi stratégique pour la sécurité de la région, et dont il était resté éloigné pendant trois ans, au détriment des pays partageant directement des frontières avec la Libye, en tête desquels figure l’Algérie ? Sur quelle base a été décidé le choix de Rabat pour abriter le dialogue inter-libyen ? Que deviendra le rôle de l’Algérie dans ce processus après cette décision ? Continuera-t-elle à coopérer avec l’émissaire onusien en Libye ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse. Selon des sources médiatiques marocaines, les deux parties en conflit auraient donné leur accord pour participer à ces pourparlers. Absent sur la scène régionale depuis le début des événements en Libye, le royaume alaouite n’avait pourtant pris aucune initiative pour trouver une solution à la crise qui secoue ce pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le Maroc continue ainsi à court-circuiter les initiatives algériennes et devance l'Algérie dans le domaine de la coopération économique avec les pays de l'Afrique. Le Maroc multiplie les opérations de charme et de lobbying en direction des pays du Sahel et de l’Afrique en général où il gagne des parts de marché de plus en plus importantes par des investissements directs ou sous-traitant pour les multinationales françaises ou européennes. Jeudi dernier, la ville de Casablanca a abrité le 3e Forum international Afrique développement organisé par une banque, Attijariwaf Bank, spécialement dédiée à la coopération financière avec les pays africains. Près de 1 200 opérateurs économiques issus de quinze pays africains étaient attendus pour assister aux travaux de ce forum, où près de 4 000 rendez-vous en tête-à-tête ont été programmés. Ce n'est qu'un exemple d'un redéploiement plus intense.
R. Mahmoudi
 

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