Marches et sit-in à travers le pays : la CLTD à l’épreuve du terrain

Les partis de l’opposition ont décidé de renouer avec les actions de rue après avoir passé près d’une année à débattre de l’avenir du pays dans des salles fermées. L’appel à des rassemblements demain, mardi 24 février, dans les 48 wilayas, lancé par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) et soutenu par le Pôle des forces du changement, signe ainsi le retour de ces partis sur le terrain des luttes politiques pour faire avancer leur projet d’une «transition pacifique». Les organisateurs de ces manifestations insistent pourtant sur la nature apolitique des slogans qui vont être scandés et exhibés au Centre d’Alger et dans tous les chefs-lieux de wilayas. Le but, explique l’Instance de concertation et de suivi, est d’exprimer «de manière agissante» la solidarité de l’opposition au combat jugé juste des habitants d’In Salah qui réclament, depuis le 31 décembre dernier, l’arrêt de toute opération de forage expérimental du gaz de schiste. Les organisateurs ont renouvelé aujourd’hui leur appel aux Algériens à «participer massivement à ces rassemblements afin de donner un message clair au pouvoir que rien ne doit se faire sans l’aval du peuple». Les partis qui ont appelé à ces manifestations de rue, dont visiblement des marches à Béjaïa et à Tizi Ouzou, mèneront leur action sans le plus vieux parti de l’opposition, le FFS en l’occurrence. Ils croiseront le fer avec les formations politiques et autres organisations qui gravitent autour du pouvoir. Car, depuis l’annonce de ces rassemblements, les partis au gouvernement cherchent à contrecarrer l’initiative de rue de l’opposition. C’est ainsi que des partis, comme le FLN, vont tenir ce mardi des meetings pour le gaz de schiste. Cela en plus de plus de cinq rencontres qu’organisera la centrale syndicale dans plusieurs grandes villes du pays. L’opposition, qui a longtemps hésité avant de sortir dans la rue, vise, outre sa solidarité avec la population d’In Salah, à jauger ses capacités mobilisatrices. Ces rassemblements sonnent ainsi comme un test pour ces formations politiques qui veulent changer le système politique. Un changement qui exige un rapport de force en leur faveur. Un rapport de force qui doit visiblement passer par des démonstrations de force sur la scène politique. Par ces rassemblements, l’opposition se met ainsi à l’épreuve du terrain. Non sans risque. Puisque le risque d’une faible mobilisation est évoqué par certains organisateurs eux-mêmes pour lesquels la société est totalement aseptisée.
Rafik Meddour
 

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