Ali Benflis : «Appartenir à l’opposition n’est pas chose aisée»

Ali Benflis a affirmé aujourd’hui mercredi que son parti Talaiou El-Houriyet, autorisé à tenir son congrès constitutif, aura sa place au sein de l’opposition nationale. S’exprimant lors d'une conférence de presse, Benflis souligne qu’«appartenir à l’opposition nationale en Algérie n’est pas chose aisée et c’est même une épreuve particulièrement rude». «Il n’y aura pas donc de surprise pour nous et nous savons parfaitement ce qui nous attend», a-t-il insisté en revenant notamment sur le rassemblement interdit mardi à Alger. Pour cet ancien chef de gouvernement, il n’y a plus lieu de nourrir des illusions sur la pratique politique pluraliste dans notre pays, rappelant dans ce sillage «la lettre présidentielle du 19 février dernier» qui reflétait la nature du régime politique qui sévit en Algérie. «Ce message est venu révéler une fois de plus que le régime fait une fixation, développe une obsession et entretient une véritable phobie à l’égard de l’opposition nationale», a-t-il soutenu. Ali Benflis regrette ainsi que le régime politique en place s’occupe un peu trop de l’opposition nationale et beaucoup moins du règlement des problèmes du pays. «Nous aurions aimé qu’il assume son rôle et qu’il laisse l’opposition nationale assumer le sien ; nous aurions aimé qu’il s’acquitte de ses responsabilités et cesse d’avoir pour seul souci obsédant et pour priorité absolue d’empêcher l’opposition nationale d’exercer ses droits constitutionnels légitimes», a-t-il précisé, rappelant ainsi «au régime politique» que «la raison d’être de l’opposition est de s’opposer et que la vocation du pouvoir est de soumettre sa gestion des affaires publiques à la critique et au contrôle». Ce qui s’est passé le 24 février à Alger est donc aux yeux de Benflis le résultat d’un refus de se faire «à l’idée que dans toute société démocratique la critique, le contrôle et la demande de reddition des comptes sont des pratiques politiques saines et souhaitables». «Il n’arrive toujours pas à intégrer dans son schéma mental l’idée toute simple que le pouvoir sans contre-pouvoir ouvre la voie aux dérives autoritaires insensées telles que celle que notre pays subit actuellement et dont il paye le prix fort pour le présent et pour l’avenir», a-t-il encore assené. Pour lui, «la décision unilatérale et autoritaire de procéder à l’exploitation du gaz de schiste est venue ajouter d’autres foyers de tension et de crise à ceux déjà existants dans le sud du pays». Cela, alors que le gouvernement, précise-t-il, «persiste à vouloir justifier l’injustifiable». Usant d’un verbe acéré, Benflis considère que le régime politique en place agit comme si la source de tous les problèmes du pays était dans l’opposition nationale et non dans «ses propres errements, ses propres manquements et ses propres défaillances». Il se dit ainsi convaincu que «la crise de l’Etat national actuelle n’est pas séparable de la crise de régime dont le règlement demeure contrarié et empêché». Selon lui, «quoi que disent et quoi que fassent les responsables de cette crise, ce n’est qu’à travers son règlement définitif que sera assuré le véritable renouveau national».
Rafik Meddour
 

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