Louisa Hanoune répond à Saïdani : «Moi, au moins, je n’ai pas détourné l’argent des agriculteurs»

Attaquée violemment mardi dernier par Amar Saïdani, Louisa Hanoune lui répond de manière énergique tout en refusant de «descendre au caniveau». «Il n’est pas de ma culture politique d’insulter les gens», lâche-t-elle d’emblée. S’exprimant à l’ouverture des travaux de la session ordinaire de la commission nationale des élus, Louisa Hanoune affirme refuser de se mettre au même niveau qu’Amar Saïdani dont les dérives reflètent son «inculture politique». Rappelant son parcours de militante, Louisa Hanoune invite ainsi le patron du FLN à apprendre à faire de la politique et à se cultiver en lisant tout d’abord les textes de loi de la République. «Je n’ai jamais été soupçonnée d’avoir détourné l’argent de l’agriculture. Je n’ai non plus pas été désignée à la tête de mon parti par un cercle au pouvoir», lance-t-elle, précisant que, contrairement au secrétaire général du FLN contesté, elle a été bien élue par son parti. Pour Louisa Hanoune, la réaction d’Amar Saïdani prouve que «les critiques du Parti des travailleurs ont dérangé au sommet du pouvoir». Le secrétaire général du PT assure qu’elle poursuivra son combat contre les «prédateurs» qui veulent accaparer toutes les richesses du pays. Elle estime que «Saïdani a été actionné par un cercle au pouvoir fait d’hommes d’affaires et de ministres pour (m)’attaquer et surtout pour (me) faire taire». «Je ne vais pas me taire. L’Algérie n’est ni une propriété privée ni un royaume», a-t-elle assené, insistant sur la dangerosité du mélange de la politique avec l’argent sale. Pour elle, ce mélange pourrait donner d’autres «responsables politiques» comme «Amar Saïdani». Louisa Hanoune interpelle dans ce sillage une nouvelle fois le chef de l’Etat pour mettre fin aux dérives d’Amar Saïdani. Louisa Hanoune réitère ses propos relatifs à la non-tenue par le président Bouteflika de ses promesses électorales, notamment celles liées aux réformes politiques pour consacrer plus de libertés et de démocratie. La SG du PT se dit convaincue que ce cercle dont elle parle «veut contrôler tout» en Algérie, de l’économie au sport, en passant par la classe politique, les médias, la justice et même le Parlement. Elle considère que cette «oligarchie» constitue une menace pour la République et pour l’Etat-nation. Elle assure dans ce sillage que son combat ne s’arrêtera pas.
Rafik Meddour

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