Election du secrétariat national de l’UGTA : les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba boycottent

Les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba ont boycotté la réunion de la Commission exécutive nationale (CEN) de l’UGTA consacrée à l’élection du secrétariat national. Deux syndicalistes, membres de la CEN, à l’origine du récent mouvement de protestation des travailleurs de la zone, en général, et ceux de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), en particulier, ont brillé par leur absence lors du vote qui s’est déroulé ce matin dans une atmosphère plutôt tendue. Le boycott de ces syndicalistes sonne ainsi comme un début de divorce entre eux et la Centrale syndicale qui s’est presque démarquée de leur mouvement de colère. Autre fait qui mérite d’être signalé : le retrait de Salah Djenouhat, membre du secrétariat national sortant, de sa candidature sous, selon toute vraisemblance, la pression d’autres apparatchiks du syndicat qui sont issus de son entourage. Encore une fois, la CEN, foncièrement dominée par les unions de wilaya, va donner un secrétariat national à forte charge partisane. Sur les 21 candidats en lice pour les 12 sièges du secrétariat national, trois quarts sont des cadres militants au sein du FLN ou du RND. Il est donc clair que le futur secrétariat national de l’UGTA va ressembler beaucoup à celui dont le mandat a expiré. «Le jeu est totalement verrouillé par les unions de wilaya qui ont, par les statuts, la mainmise sur les instances de la Centrale syndicale (CEN et SN). Les fédérations et les syndicats qui constituent la véritable force de l’UGTA, par la représentation et les adhésions, restent à la marge», assure une source qui connaît bien les rouages de la Centrale syndicale. L’appareil syndical est ainsi bien entretenu au détriment du syndicalisme.
Sidi Saïd : «L’UGTA s’opposera à toute tentative de porter atteinte au régime républicain»
Dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la première session de la Commission exécutive nationale consacrée à l’élection du secrétariat national, Sidi Saïd a précisé que «l’UGTA s'opposera à toute tentative visant à porter atteinte au régime républicain du pays et à son unité nationale». Le patron de la Centrale syndicale «rejette toute tentative ayant pour objectif de déstabiliser le pays ou de compromettre les acquis des travailleurs». Sidi Saïd semble viser par ses déclarations les partis de l’opposition qui se sont mobilisés le 24 février dernier, à l’occasion de la célébration de la nationalisation des hydrocarbures, pour dénoncer la décision du gouvernement d’exploiter le gaz de schiste sans le moindre débat. Sidi Saïd estime que toutes les questions peuvent faire l'objet de débat sur la scène nationale, à l'exception de l'unité nationale et du régime républicain. Le patron de la Centrale syndicale a affirmé que la mobilisation des structures et bases de l'UGTA pour défendre ces causes «émane d'une profonde conviction ancrée chez tous les travailleurs». Pour mieux étayer ses propos, Sidi Saïd rappelle les affres de la décennie noire et la tragédie vécue par l'Algérie durant les années 1990. Ainsi, précise-t-il, le pays était «seul face au terrorisme sur lequel il a triomphé grâce à la mobilisation de tout le peuple qui a contribué à l'éradication de ce fléau». Pour Sidi Saïd, le rôle de l’UGTA n’est pas uniquement de défendre les revendications socioprofessionnelles des travailleurs mais de se dresser contre «ceux qui veulent renverser le système républicain».
Rafik Meddour
 

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