Ksentini dénonce «la bureaucratie administrative et judiciaire»

Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme en Algérie qu’il soumettra dans les prochains jours au chef de l’Etat, le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, dénonce la persistance de la bureaucratie administrative et judiciaire qui affecte fortement la société. Il considère que la bureaucratie administrative et judiciaire «contre laquelle il faut lutter entrave l’édification de l'Etat de droit et l'ancrage de la démocratie». Intervenant aujourd’hui au Forum de la Radio nationale, ce juriste et défenseur des droits de l’Homme relève, non sans regrets, le fait que «le citoyen algérien fait face à des difficultés au plan social et rencontre au quotidien de gros problèmes d'ordre matériel en grande majorité». Enumérant quelques évolutions enregistrées durant l’année écoulée, M. Ksentini affirme que, «malheureusement, les droits de l'Homme souffrent encore de lacunes». Des lacunes qui cachent, à ses yeux, des évolutions notables. M. Ksentini estime cependant que les libertés «sont respectées», cela malgré «certains incidents simples» auxquels il est «important de remédier». Ce juriste appelle dans ce sillage à accorder toute la liberté au journaliste sans contrainte aucune et dans le respect de la loi. «Les lignes rouges doivent se limiter dans le travail du journaliste et, comme le stipule la loi, à la diffamation, l'injure et la désinformation», a-t-il clamé. M. Ksentini évoque la corruption qui gangrène le pays et demande le renforcement du contrôle à travers les instances créées à cet effet et qui, selon lui, devront jouer un rôle coercitif. Revenant sur la révision du code de la famille, le président de la CNCPPDH estime nécessaire de mettre un terme au divorce abusif. «La puissance maritale dont jouit l'homme dans l'actuel code de la famille, et qui lui permet de demander le divorce même sans motif valable, pourrait générer une attitude abusive et ne laisse d'autre choix au magistrat que celui d'approuver le divorce», a estimé M. Ksentini, selon lequel «la demande de divorce à l'initiative de l'épouse (khol') est une forme d'abus de la femme à l'encontre de l'homme». La femme peut «demander le divorce contre une indemnisation matérielle», a-t-il ajouté avant de souligner que «ce point doit également faire l'objet d'une révision».
Rafik Meddour
 

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