France-Algérie : la dernière folie de Nicolas Sarkozy

Dans un ouvrage, qui paraît aujourd'hui aux Editions Fayard, sous le titre Le mauvais génie, les journalistes du Monde Ariane Chemin et Vanesa Schneider révèlent que Patrick Buisson, l'ancien conseiller-gourou de Nicolas Sarkozy, le précédent président français, qu'il enregistrait, à son insu, entre 2007 et 2012, avait confié à des proches que Nicolas Sarkozy avait eu la ferme intention de dénoncer les Accords d'Evian, signés entre la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne le 19 mars 1962, lors de la campagne relative à l'élection présidentielle de mai 2012, que Nicolas Sarkozy avait perdue face à François Hollande. Il aurait changé d'avis à la dernière minute. L'ancien président français voulait ainsi profiter de la quasi-permanente bonne disposition du gouvernement algérien à sa volonté pour lui imposer cette révision humiliante des Accords d'Evian, dont on célèbre aujourd'hui le 53e anniversaire. En effet, depuis avril 1999, le président Abdelaziz Bouteflika, qui pratique une politique de profil bas et de concessions effrénées aux puissances étrangères afin d'obtenir leur bénédiction aux différents mandats, n'a eu de cesse de leur accorder des avantages de plus en plus importants, dans de nombreux domaines, pour qu'elles ferment l'œil sur les abus, méfaits et forfaits, gros de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l'unité nationales. Cette alliance avec l'étranger contre les intérêts du peuple algérien méprisé, humilié et considéré comme un ennemi, a encouragé ces pays à exiger et à obtenir des concessions énormes. Nicolas Sarkozy, qui est, comme Abdelaziz Bouteflika, connu pour ses excès, son arrogance, sa mégalomanie et ses extravagances morbides, aurait-il pu obtenir, de son «ami Bouteflika» la révision des Accords d'Evian s'il avait été reconduit dans ses fonctions en mai 2012 ? En tout état de cause, le bradage massif des acquis de la Révolution et de la diplomatie algériennes, entrepris depuis avril 1999, et la dégradation accélérée de la santé de Bouteflika, depuis avril 2013 notamment, qui ont aggravé la vulnérabilité de l'Algérie, auraient sans aucun doute rendu possible cette folie de Nicolas Sarkozy.
Rabah Toubal
 

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