Stéphane Gicquel : «Nous attendons toujours d’être reçus par le directeur général d’Air Algérie»
Le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac) a tancé le PDG de la compagnie nationale Air Algérie, lors d’une émission diffusée par la chaîne française Canal+ sur le crash de l’Airbus A320 de la compagnie allemande Germanwings, hier en France. «Nous n’avons pas été reçus à ce jour par le directeur général d’Air Algérie depuis le crash du vol AH5017 qui assurait la liaison Tombouctou-Alger», a lancé Stéphane Gicquel, qui reproche ainsi à Mohamed-Salah Boultif de ne pas avoir fait preuve de suffisamment de respect envers les familles des victimes de cet accident survenu au nord du Mali. Le débat est donc relancé suite au crash, hier au nord-est de la France, d’un avion de la compagnie low cost allemande Germanwings, filiale de la Lufthansa, et qui a fait 150 morts. Le président de la Fenvac a cité le directeur de la compagnie Air Algérie dans le sillage d’une critique acerbe contre les autorités politiques yéménites qu’il a accusées carrément d’avoir «enterré les victimes» du crash d’un avion de la Yemenia Airways, survenu au large des Comores en juin 2009, «dans une fosse commune». L’accident du MD-83 de la compagnie espagnole Swiftair, affrété par Air Algérie, avait suscité une grande polémique, notamment en ce qui concerne les recherches pour retrouver l’épave et les corps des victimes, ainsi que la récupération des boîtes noires et leur analyse. Un travail effectué entièrement par les Français, bien que l’avion ait été affrété par le pavillon national et qu’il se soit crashé au Mali. Ni l’Algérie ni le Mali n’avaient pris en charge le traitement des boîtes noires, à la demande des autorités maliennes, avait-on argué. Le ministre des Transports, Amar Ghoul, s’était déplacé à Bamako où il s’était – très symboliquement – pris en photo avec une des deux boîtes noires dans la main, avant que ces dernières, contenant les enregistrements nécessaires à l’enquête, ne soient remises aux autorités françaises qui les détiennent à ce jour. L’opinion publique nationale n’avait pas «digéré» l’effacement des autorités algériennes dans cette affaire, même si ces dernières avaient expliqué que l’Algérie et Air Algérie devaient s’astreindre à la réglementation du transport aérien international et que la décision relative à l’enquête sur le crash relevait exclusivement des autorités maliennes, l’avion s’étant écrasé au Mali. Le Nord-Mali étant occupé par les forces armées françaises, où elles traquent les groupes terroristes, les recherches de l’épave avaient été effectuées par l’armée française et l’enquête sur le terrain avait été menée par des experts français appuyés par leurs homologues de la police scientifique algérienne, selon ce qu’avait déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, au moment des faits. Depuis, on ne parle plus de cet accident du McDonnell Douglas MD-83 survenu le 24 juillet 2014 dans la région de Gossi et qui avait fait 116 victimes. Du moins, jusqu’à hier soir.
Karim Bouali