Gaz de schiste : qui Hanoune accuse-t-elle en parlant d’«ingérence étrangère» ?

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, est une nouvelle fois montée au créneau, ce vendredi, pour dénoncer l'«ingérence étrangère» sur la question de l’exploration du gaz de schiste en Algérie. Après avoir défendu, à coups de slogans pompeux puisés dans la littérature anti-impérialiste, le droit de l’Algérie à exploiter cette ressource naturelle et accusé les opposants à son exploitation de servir des intérêts étrangers, elle s’en prend cette fois-ci aux altermondialistes qu’elle accuse d'«œuvrer pour les intérêts des puissances occidentales qui veulent que l’Algérie soit dépendante vis-à-vis d’eux». Elle a rappelé, à ce propos, que l’Algérie est «souveraine» dans ses décisions et qu'elle n'avait pas besoin d'ingérence étrangère. Lors de son allocution d’ouverture de la commission nationale des femmes travailleuses du parti, Louisa Hanoune s’est insurgée notamment contre «la programmation de ce dossier dans l’agenda du Forum mondial social en cours à Tunis». Mais, comme à chaque fois, la pasionaria du Parti des travailleurs se défend d’en dire plus, rendant ainsi incompréhensibles ses prises de position sur cette question et peu susceptibles d’éclairer une opinion publique désorientée et souvent intoxiquée par une profusion de discours. Elle ne dit jamais clairement et ouvertement qui elle vise dans ses accusations ni qui sont les présumés complices en Algérie dans cette affaire du gaz de schiste : le pouvoir en place ? Un clan de ce pouvoir ? L'opposition ? Des lobbies tapis dans l'ombre ? En janvier dernier, en pleine ébullition à In Salah, elle a considéré que la vague de contestations contre l’exploitation du gaz de schiste charriait de «graves dérapages» et dissimulait «un complot qui vise essentiellement Sonatrach et le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi». Si ses attaques en règle à la fois contre l’opposition et «les forces occultes» laissent entendre, en effet, que celles-ci auraient intérêt à ce que le gaz de schiste ou toute autre énergie hors hydrocarbures ne soient pas exploités par l'Algérie, dans leurs discours, les partis de l’opposition accusent, eux, le pouvoir en place d’obéir à des «pressions étrangères», à des firmes multinationales qu’ils nomment parfois (Total…) pour procéder à l’exploration du gaz de schiste dans notre pays. Rien n’est vraiment clair.
R. Mahmoudi

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