«Constantine, capitale de la culture arabe» : plusieurs responsables sur la sellette

Algeriepatriotique a appris de sources généralement bien informées que des responsables, dont le coordinateur du commissariat de «Constantine capitale de la culture arabe 2015», seraient sur la sellette. Nos sources indiquent que ces responsables seraient remerciés juste après le lancement, le 16 avril prochain, de ce rendez-vous culturel qui a fait couler beaucoup d'encre et dont de nombreux observateurs de la scène culturelle nationale craignent qu'il soit en deçà du niveau de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», organisé sous Khalida Toumi, mais dont les problèmes ont été hérités par l'actuelle occupante du Palais de la culture. Les problèmes se sont accumulés depuis plusieurs mois. Le premier gros scandale, révélé en son temps par Algeriepatriotique, concerne des accusations de malversation lancées contre l’actuel commissaire. En annonçant sa démission en février dernier, la porte-parole de cette manifestation, Mme Faouzia Souici, avait directement accusé Sami Bencheikh de «dilapidation» et de «passe-droits» au profit notamment d’une chanteuse marocaine et d’un organisateur de spectacles, dont la campagne publicitaire aurait été financée à coup de milliards sans convention dûment signée. Les responsables centraux du ministère de la Culture et les directeurs d’organismes relevant de ce département (ONDA, ONCI, AARC…) s’échangent des accusations en coulisse et parfois même à travers les médias sur les colonnes desquels sont révélés des détournements de fonds. A cela s’ajoutent les travaux inachevés dans la ville de Constantine, en prévision de l’inauguration de cette grande manifestation. Plusieurs observateurs de la scène culturelle nationale ont exprimé, à travers la presse, leur indignation face au «laxisme» et au «bricolage» qui caractérisent, à tous les niveaux, les opérations de suivi d’un événement aussi important. Les Constantinois ont exprimé leur ras-le-bol à la vue de l'éventration de leur ville, à cause des travaux interminables. Sur un autre plan, la polémique créée par la défection de deux stars de la chanson algérienne, Idir et Aït Menguellet, disant ne pas se reconnaître dans une manifestation «à caractère arabe», a amené la ministre de la Culture à instruire, au pied levé, le commissariat de mettre en relief la diversité culturelle de l’Algérie pendant la manifestation. Cela montre encore une fois le tâtonnement et l’improvisation dont est empreinte la préparation de cet événement. Plus globalement, c’est toute la tradition des méga-manifestations budgétivores – et sans aucun intérêt pour le pays – entamées depuis l’avènement de Bouteflika qui est en question puisque, à chaque fois, les mêmes problèmes se posent : clientélisme, improvisation, désorganisation, gestion financière opaque… En août dernier, des entrepreneurs de Tlemcen ont organisé un sit-in pour protester contre le non-paiement de leurs prestations réalisées en prévision de l'événement de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Les travaux effectués par ces sociétés concernaient, entre autres, la restauration de 90 sites historiques pour un montant global estimé à 50 milliards de centimes. Ils attendent, à ce jour, d’être rétablis dans leurs droits. Malgré tous ces problèmes et la baisse des recettes pétrolières, seule source financière du pays, les pouvoirs publics maintiennent l’organisation de cet événement panarabe quitte à le bâcler et à ternir l’image de l’Algérie.
R. Mahmoudi
 

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