Quand un ex-journaliste couard se recueille à la mémoire des preux martyrs de la profession

Il y a des signes qui ne trompent pas. Pour savoir ce que pense Hamid Grine des journalistes algériens, il suffit de regarder l’annonce placardée à destination des professionnels de la presse : une feuille de papier A4 scotchée sur un mur crasseux à quelques encablures d’une décharge sauvage près d’un marché de légumes (voir photo dans la galerie). L’annonce invite les confrères à appeler le numéro indiqué sur la feuille pour l’obtention de leur carte nationale de journaliste. En ce 3 mai, journée de la liberté de la presse, une autre photo de nos amis de l'agence New Press donne la nausée. Un ministre déserteur dans les années de braise lit la fatihaà la mémoire de plus de cent journalistes tombés sous les balles assassines des hordes sauvages qu’ils ont combattues sans jamais abdiquer. Ce ministre-là, nommé pour injurier ces glorieux martyrs de la profession, avait fait ses valises et atterri au Maroc. S’il n’est pas de notre ressort de juger du courage ou de la lâcheté des uns et des autres – on ne peut pas demander à un chat effarouché de rugir comme un lion –, nous avons néanmoins le droit de nous demander pourquoi ce pleutre a choisi la destination marocaine et ce qu’il y a fait durant son long séjour là-bas. Nous avons aussi le droit de nous demander pourquoi l’Algérien qu’il est a été autorisé à s’installer dans ce pays où les services secrets sont à l’affût du moindre mouvement de tout journaliste étranger, à plus forte raison lorsque celui-ci débarque d’Algérie, alors que d’autres n’ont pas eu droit au même «privilège». Nous avons enfin le droit de nous demander pourquoi les décideurs ont désigné un fuyard à la tête du ministère de la Communication, insultant ainsi une corporation qui a combattu l’hydre terroriste la plume en bandoulière et, parfois, une arme de poing à la ceinture. Les journalistes morts au combat doivent se retourner dans leur tombe, en ce jour maudit du 3 mai, à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de la lutte des journalistes algériens pour leur liberté et celle de toute une société.
M. Aït Amara

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