Khalifa nie avoir eu le registre de sa banque avant sa constitution

L’accusé principal dans l’affaire Khalifa Bank, Abdelmoumene Khalifa, a nié, dimanche devant le tribunal criminel près la Cour de Blida, avoir obtenu le registre de commerce de sa banque avant sa constitution, rapporte l’APS. Il a déclaré, au cinquième jour du procès, qu’il avait reçu une autorisation provisoire de constitution de la banque, d’une durée d’une année, ajoutant que Khalifa Bank a commencé ses activités deux ou trois mois plus tard dans «la légalité et le respect des procédures bancaires en vigueur». Le président du tribunal, le juge Antar Menouar, lui avait signifié qu’il aurait obtenu son registre de commerce avant d’achever la procédure inhérente à la constitution de la banque dans le but de récupérer la partie du capital qu’il aurait déposée, soit le cinquième du quart du capital global, une somme de 125 millions de dinars. La défense de Abdelmoumene Khalifa, en l’occurrence, Me Merouane Boumedhouda et Me Nasserdine Lezzar, ont interrogé à décharge leur mandant sur le financement de sa banque, les bénéfices de sa compagnie aérienne Khalifa Airways, et les facilités de caisse dont il avait bénéficié de la Banque de développement local (BDL) de Staouéli. Abdelmoumene a affirmé n’avoir bénéficié d’aucun financement, autre que les revenus de ses trois sociétés de fabrication et de commercialisation de médicament (KRG), dont une domiciliée en France, aux rentes «importantes et suffisantes» à même de financer une banque, selon ses propos. Les commissions bancaires de Khalifa Bank permettaient une rente qui s’élevait à «plus de 5 milliards DA/jour» et les bénéfices de Khalifa Airways étaient «plus importants» a-t-il dit, tout en niant avoir usé des fonds de la compagnie aérienne pour un usage personnel. Les facilités de caisse dont il a bénéficié étaient une procédure «ordinaire» pour toutes les entreprises commerciales en bonne santé, a expliqué le détenu qui a relevé que le retrait des facilités peut être en espèces pour peu que le bénéficiaire en justifie l’usage auprès du fisc. L’accusé a encore relevé que «toutes les OPGI ont déposé des fonds dans sa banque et non seulement celles dont les responsables sont incriminés dans cette affaire». La défense de Abdelmoumene Khalifa a présenté au juge les actes notariés de la villa et du local de son mandant, expliquant que les caractéristiques des deux bâtisses ne sont pas les mêmes que celles considérées comme «falsifiées» dans l’affaire en cours. Par la suite, le procureur général, représentant du ministère public, Mohamed Zarg Erras, a interrogé Khalifa sur le choix du nom de sa banque «Al Khalifa», et si ce n’était pas pour «tromper sur ses origines et faciliter l’escroquerie», car, a-t-il dit, l’article "AL" «n’est pas d’usage chez nous, mais plutôt dans les pays du Golf». L’accusé a à peine eu le temps de rétorquer sur la relation entre le nom et l’escroquerie que le président du tribunal intervienne pour un point d’ordre, rappelant au procureur général qu’il avait le droit de poser des questions, mais «sans commentaires, ni insinuations». Interpellé par sa défense sur son «exil» en 2003, l’accusé a expliqué que s’il était dans son intention de fuir, il l’aurait fait au début en emportant avec lui tout l’argent de sa banque. «Je voulais investir en Algérie, je n’avais ni biens immobiliers ni comptes bancaires, ni en France, ni aux Etats Unis d’Amérique», a-t-il précisé. Abdelmoumene Khalifa, rappelle-t-on, est poursuivi pour «escroquerie, association de malfaiteurs, vol qualifié, faux et usage de faux en écriture bancaire, abus de confiance, trafic d’influence, corruption, détournement de fonds et banqueroute frauduleuse». Après l'audition de Rafik Abdelmoumene, le président du tribunal a appelé à la barre l’accusé Omar Rahal, le notaire impliqué dans l’affaire pour falsification de documents officiels ayant servi à la création de la banque Khalifa. L’accusé principal avait été jugé en première instance en 2007 par contumace et condamné alors à la réclusion criminelle à perpétuité, dans le procès de l’affaire de la caisse principale de Khalifa Bank.
L'ex-directeur de l'agence de la BDL de Staouéli revient sur ses déclarations
L'ex-directeur de l'agence de la Banque de développement local (BDL) de Staouéli, Mourad Issir Idir, accusé dans l'affaire Khalifa Bank, est revenu sur ses déclarations devant la police judiciaire et le juge d'instruction. Lors de son audition par le président de l'audience, le juge Antar Menouar, l'accusé a nié les accusations retenues contre lui affirmant que ce sont des «allégations et mensonges de la part du juge d'instruction». Malgré la lecture par le juge de longs extraits des procès-verbaux de la police judiciaire et du juge d'instruction relatifs aux déclarations faites par l'accusé en 2006, ce dernier a tenu à affirmer n'avoir rien déclaré qui pourrait être retenu contre le principal accusé, Abdelmoumène Khelifa. Les deux PV sont «infondés», a-t-il dit. Selon les deux PV, l'accusé avait reconnu avoir accordé un crédit à Abdelmoumène Khelifa qui a présenté à la banque un acte hypothécaire d'un local affirmant que l'accusé Khelifa a bien bénéficié d'un crédit de la BDL. Les deux documents portent la signature de Mourad Issir Idir, selon le juge. Selon les déclarations de l'accusé devant le juge d'instruction, «il a accordé un crédit au nom de la société de médicaments détenue par Abdelmoumène Khelifa et non pas en son nom personnel ajoutant qu'au moment de la signature, il n'a pas vérifié le contenu des deux PV surtout que le juge d'instruction et la police judiciaire l'ont informé qu' il ne sert à rien de les relire du moment qu'il s' agit de ses propres déclarations». Il a ajouté que le juge d'instruction lui avait demandé de présenter des documents des archives de la banque qu'il dirigeait. Chose qui était impossible car il avait démissionné de la BDL en 1998, a-t-il précisé. Avant la levée de la séance, le président de l'audience a annoncé que la journée de lundi sera consacrée à l'audition de l'accusé Klimi Djamel, ex-inspecteur général à Khalifa-Airways.
R. N.
 

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