Ali Benflis met en garde : «Le pays est en danger»

Lors d’une déclaration prononcée à l’ouverture du congrès régional de son parti Talaiou El-Houriyet, réuni à Oran, Ali Benflis a réitéré ses mises en garde quant à «la gravité de la situation politique, économique et sociale du pays» et de ses conséquences désastreuses, estimant que «l’évaluation par son parti n’est pas exagérée», même si elle peut paraître pessimiste. Il ajoutera : «Notre devoir est celui d’éveilleurs de consciences et de sonneurs d’alarme et non celui de semeurs de désespoir, de fauteurs de troubles ou de porteurs de divisions. (…) Nous aimons notre pays à l’égal de tous les autres. Et nous aurions tant souhaité qu’il soit dans un meilleur état qui nous aurait dispensés de la mission – car c’en est une – de le déclarer menacé et en danger. Oui, l’Etat national est en danger ; oui, la nation est en danger ; oui, notre société est en danger.» Il affirme que «l’Algérie traverse bel et bien la crise politique la plus grave de son histoire moderne. Et cette crise n’est pas une crise passagère ; elle n’est pas une crise conjoncturelle ; elle n’est pas susceptible d’un traitement purement réparateur qui ignorerait ses causes et ses fondements les plus profonds». Pour Ali Benflis, c’est le régime politique en place qui a affaibli l’Etat national au point de le rendre vulnérable à toutes ces menaces, avec «des institutions politiques vacantes ou en situation de quasi-cessation d’activités, un régime politique illégitime qui ne peut organiser l’union nationale sacrée pour faire échec à toutes ces menaces», quelles qu’elles soient. Benflis se demande aussi : «Comment ce régime politique qui divise au lieu de rassembler et qui exclut et qui marginalise au lieu d’intégrer et d’inclure peut-il encore faire croire qu’il est en mesure de sensibiliser et de mobiliser ? Depuis quand le fait de relever une vacance réelle du pouvoir et l’arrêt des institutions représente-t-il une menace pour le pays ? Depuis quand le fait de contester la légitimité, la représentativité et la crédibilité du régime politique en place met-il en danger la sécurité du pays ? Depuis quand le fait de dénoncer la prédation de la richesse nationale en toute impunité s’assimile-t-il à un crime de trahison ? Et depuis quand le fait de relever, à raison, que le centre de la décision nationale est occupé par d’autres que son titulaire constitutionnel est-il constitutif d’un crime d’intelligence avec l’ennemi ?» Pour le chef du parti Talaiou El-Houriyet, «le régime politique en place réduit ce monde politique à un espace de non-droit, de pratiques antidémocratiques, de restriction des libertés, de mépris des droits, d’agression contre la libre expression et de harcèlement de toute forme d’opposition politique. Mais je suis certain, comme vous l’êtes parfaitement, que ce monde politique là – aussi hostile soit-il – ne pourra jamais entamer notre engagement ni réduire notre détermination pour la raison toute simple qu’il est la cible directe de notre volonté de changement consensuel, apaisé, graduel et ordonné».
Meriem Sassi

 

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