La gestion des affaires de l’Etat tourne à l’improvisation : que se passe-t-il à la Présidence ?

Cinq jours après l’annonce du remaniement ministériel, et alors que les passations de consignes ont été effectuées au niveau de plusieurs ministères, un étrange communiqué de la Présidence vient annoncer la nomination de Ramtane Lamamra ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, rectifiant ainsi l’énoncé de la première décision, suivant laquelle Lamamra a été nommé ministre des Affaires étrangères. Par la même occasion, Abdelkader Messahel, nommé dans le dernier remaniement ministre des Affaires maghrébines et de la Coopération internationale, devient ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe. Que s’est-il passé en cinq jours pour que le Président procède à ce chamboulement de dernière minute ? L’a-t-il fait en réaction aux commentaires de la presse et des observateurs politiques qui s’interrogeaient sur l’intérêt de l’existence de deux ministres des Affaires étrangères (Lamamra et Messahel), en parlant d’une «diplomatie à deux têtes» ? Ramtane Lamamra a-t-il protesté contre la diminution de ses prérogatives au profit de Messahel dont le champ d’action est désormais limité à l’Union africaine et la Ligue arabe ? Autre nomination décidée à l’improviste ou apparemment encore oubliée du dernier remaniement : la nomination par décret présidentiel de Youcef Yousfi ministre, conseiller auprès du président de la République, chargé des questions de l'énergie. Ce cafouillage au sommet de l’Etat rappelle le scandale provoqué par le discours du Président du 16 avril, qui a été remanié après sa lecture lors d’une cérémonie officielle à Constantine, et dont certains sont allés jusqu’à douter qu’il ait été dicté ou validé par le Président lui-même. Le discours portait une contradiction flagrante relevée dans les deux versions du texte – le rajout d’une phrase critiquant la presse – trahissait, en effet, l’esprit d’improvisation avec lequel sont prises les décisions au plus haut niveau des institutions de l’Etat.
R. Mahmoudi
Erratum : Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour la coquille qui s'est glissée dans le titre.
 

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