Un rêve venu d’Espagne

Par Kamel Moulfi – Le mouvement des Indignés en Espagne a remporté la première place à Barcelone et la deuxième à Madrid lors des élections locales (municipales et régionales). C’est une formidable leçon de combat politique pacifiste et persévérant, porté par des militants conscients et responsables dans une démocratie réelle protégée par une société civile forte. Nous sommes, hélas !, très loin de ce schéma qui ressemble, chez nous, à un rêve. En plus du contexte institutionnel et politique interne favorable, en quoi réside ce succès qui en appelle certainement d’autres ? Sans doute dans le fait que le mouvement des Indignés n’a pas lâché ses efforts sur le terrain des luttes sociales à la base, des actions de proximité, contre les expulsions des logements, contre les privatisations qui créent plus de chômage et contre ce qu’il appelle les banquiers voyous. Naturellement, ce mouvement n'est pas articulé autour d’ONG «inspirées» par l’Union européenne ou les Fondations américaines. Il est totalement indépendant et invulnérable aux manipulations externes. Quant aux ingérences du pouvoir, elles sont inimaginables dans le contexte politique espagnol. Il faut noter aussi que l’électorat en Espagne n’a pas été perturbé, comme en France, par la menace terroriste ni pas l’épouvantail des «émigrés qui risquent d’envahir le pays». Tout comme il ne s’est pas laissé prendre à la propagande, hâtivement balancée avant le scrutin de dimanche, sur le recul du taux de chômage qui serait passé en Espagne de 25,1% à… 23,0% ni sur le prétendu signe d’amélioration de la croissance économique espagnole. Enfin, c’est l’exemple grec qui fait contagion, planant sur les pays européens confrontés depuis 2008 à une crise qui n’en finit pas malgré les mesures de rafistolage qui ont pour but de prolonger la vie des systèmes dominants. Aujourd’hui, l’alternative pour aller vers une autre politique existe face à la pression et au chantage exercés par l’UE. La Grèce est en train de prospecter un chemin qui peut aboutir à sortir de la dépendance et aller vers un vrai développement au service exclusif de sa population.
K. M.
 

Comment (4)

    sindbad el watani
    26 mai 2015 - 0 h 10 min

    vous appelez ça un rêve ?
    vous appelez ça un rêve ? J’appellerais plutôt ça un cauchemar ! On a vu où pourrait nous mener ce genre de rêves, au chaos, aux massacres et au retour des islamistes-tueurs. Non merci. L’Algérie n’est pas l’Espagne et le peuple algérien n’est pas le peuple espagnol. Nous avons un gouvernement irresponsable qui aurait pu profiter de la manne pétrolière pour développer l’économie, non ils ont préféré se remplir la panse, détourner de grosses fortunes, gaspiller les pétrodollars et aujourd’hui ils viennent jouer les hypocrites « le prix du pétrole a baissé qu’allons nous faire ? Le mieux que vous ayez à faire est de foutre le camp, de débarrasser le plancher. On en a marre de vos rapines,de votre incompétence et de vos gueules. Basta ! De l’air !
    Les peuples les plus pauvres de la terre ont développé leur économie sur des activités de base qui ne demandent pas beaucoup d’investissements et qui emploient une importante main d’oeuvre, tel que le textile, le tourisme, etc… En 2015, notre pays importe encore des vêtements de toutes sortes, des chaussures, des fers à repasser, des fruits, on ne fabrique rien. Alors s’il vous plait, ne me parlez pas de rêves !

    New kid
    25 mai 2015 - 15 h 13 min

    Les rêves venir d’Espagne
    Les rêves venir d’Espagne ?
    Depuis que nous connaissons l’histoire de l’Algérie, seulement des cauchemars nous sont venus d’Espagne.
    Les zarabes se sont servis de nous comme chair à canon en allant à Poitiers et se sont assis sur nous après leur défaite !
    Les nouveaux riches peuvent aller construire des châteaux en Espagne mais le chaab doit fermer sa porte a tout ce qui va et vient d’Espagne comme les pieds noirs !

    New kid
    25 mai 2015 - 13 h 59 min

    D’un cote on construit des
    D’un cote on construit des mosquées à coup de milliards. Est-ce pour islamiser la population ?
    A cette classe de dirigeants opaques, on doit leur dire haut et fort qu’ils sont en retard de 13 siècles. Du plus démuni au plus riche, tous sont atteint par la corruption comme un cancer rongeur qui avance et dévore le pays. Depuis 1962 l’égoïsme, l’anarchie, l’injustice et l’impunité sévit devant les yeux de gouvernements inefficaces. Tous se sont créés un créneau, si la médaille d’or de l’invention du système « D »devait être gagnée, elle le sera par les Algériens.
    Les promesses non tenues, les mensonges répétitifs, la justice a deux poids deux mesures, l’immunité assurée aux voleurs, la violation de la constitution a tout bout de champs !
    Le peuple désengagé, les gouvernants de leurs tours d’ivoires pêchent même durant la période de ponte !
    Les crimes ignoble qui sont des « copy cat » sont devenus courants et inaperçus jusqu’au point d’être même banal.
    C’est bien dommage que toute cette énergie est le travail ou résultat d’un mouvement du diable actif, même au sein d’une société qui se dit musulmane.
    Depuis 1962 le crime paye, l’indépendance à la rapine acquise, l’absence d’un ’état fort continue de favoriser cette gangrène et l’informel.
    Il va de soi que le travail, la rémunération même généreuse n’intéresse pas le moins du monde ces voleurs qui affichent leurs butins comme pour narguer le peu de « nia » qui reste.
    Tout comme la réconciliation partie en fumée.
    Le chômage grimpant atteindra 25% bientôt. L’insécurité grandissante n’inquiète pas les habitants du Club des Pins et des tours d’ivoire qui ont une sécurité payée par le contribuable.
    Le gouvernement a pris des vacances indéfiniment, alors on se demande s’il y a un pilote dans l’avion ?
    Le lâchage de bandits des prisons pour des taches bien définies continue, comme par exemple lors des évènements de Kabylie. Ces criminels ont cause des dégâts pour mettre cela sur le dos des amazighs.
    La priorité pour beaucoup est de remplir ses shkaras pour se construire un paradis à l’étranger et le peuple oisif de se soumettre à cette loi de la jungle.
    Comme l’adage le dit les châteaux en Espagne s’écrouleront au moindre souffle !
    Le tube digestif est lent a se réveiller !

    Abou Stroff
    25 mai 2015 - 12 h 34 min

    le rêve qui peut devenir une
    le rêve qui peut devenir une réalité s’il s’empare des masses (pour paraphraser K. Marx) venu d’Espagne signifie une remise en cause du « catéchisme néolibéral » auquel « droite » et « gauche » traditionnelles dans les économies développées croient avec une ardeur et une fougue similaires (pour ne pas dire identiques) à l’ardeur et à la fougue de nos islamistes face à leurs références religieuses.
    comme le « catéchisme néolibéral » et les références religieuses ne sont ni corroborés, ni confirmés par la dynamique de l’histoire, il est tout à fait approprié d’avancer que cette dernière (la dynamique de l’histoire) balayera, dans un futur proche les dogmes que n’ont cessé de brandir les idéologues du néolibéralisme (M. Friedman et F. Hayek, entre autres) pour justifier et assoir la domination du capital financier mondial sur les autres formes de capitaux d’une part et sur le « travail » d’autre part.
    quant aux références religieuses de nos islamistes, si nous acceptons l’hypothèse que « l’anatomie de l’homme est la clé de l’anatomie du singe » (K. Marx), alors, il est tout à fait pertinent d’alléguer que les références religieuses de nos islamistes retrouveront, dans le futur proche, leur juste place, c’est à dire le musée où elle retrouveront les dogmes religieux chrétiens, entre autres.
    PS1: la crise de 2007 dite des « subprimes » a déclenché la remise en cause du dogme néolibéral tandis que les évènements qui ont lieu, au moment présent, au moyen-orient soulignent que la religion qui n’est et qui n’a jamais été qu’un voile dissimulant des intérêts et des conflits d’intérêts entre couches et classes sociales est en train de retrouver son origine terrestre (en tant que produit exclusivement humain).
    PS2: en Algérie, il nous est interdit de rêver. car, pour rêver, il faut que nous soyons des citoyens conscients de nos droits et de nos devoirs, ce que nous ne sommes, dans notre grande majorité, pas (dans les faits, nous nous comportons comme de simples tubes digestifs ambulants et les tubes digestifs ambulants ne sont guère programmés pour dépasser les deux principales activités pour lesquelles ils ont été conçus: ingurgiter pour ensuite déféquer).

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