Ahmed Ouyahia se trompe-t-il de pays ?

Par Rabah Toubal – En opposant un niet catégorique aux revendications légitimes de l'opposition et de la société civile indépendantes algériennes, Ahmed Ouyahia, le nouveau secrétaire général du RND et directeur de cabinet à la présidence de la République, montre clairement que le pouvoir, dont il s'érige en porte-parole officiel, a opté pour la confrontation et non pas pour le dialogue avec les différentes forces politiques et sociales, pour sortir le pays de l'impasse où l'a plongée sa gouvernance désastreuse, depuis avril 1999. Cette attitude radicale, qui procède d'un autoritarisme de mauvais aloi, qu'un pouvoir de plus en plus isolé sur les plans interne et externe, affiche à contre-courant de l'évolution que connaissent la plupart des sociétés humaines, engendre fatalement une attitude similaire de la part de l'opposition et de la société civile humiliées, qui lui proposent de mener conjointement une transition démocratique pacifique et d'organiser une élection présidentielle anticipée pour remplacer un président de la République, dans l'incapacité physique d'assumer correctement ses fonctions, qui a été imposé au pays par la mascarade du 17 avril 2014. Au lieu donc de rassurer une nation fortement inquiète pour son avenir immédiat, à cause de la fuite en avant et de l'improvisation qui règnent dans la gouvernance politique et économique du pays, Ahmed Ouyahia a préféré jeter de l'huile sur le feu en optant unilatéralement pour la menace, la fermeté et l'austérité, exclusivement mises en œuvre par les quatre partis de la coalition présidentielle (FLN, RND, MPA et TAJ). Certes, ces menaces s'adressent aussi aux partenaires du RND et notamment à Amar Saâdani et à Saïd Bouteflika, le frère cadet du président de la République, dont il a publiquement dénié les prétentions présidentielles, mais dresser un état des lieux est une chose et régler les problèmes gigantesques du pays en est une autre, surtout sur un mode répressif, qui montre, à tout le moins, combien Ahmed Ouyahia, qui a aussi une grande part de responsabilité dans ce bilan catastrophique, se trompe lourdement de société, voire même de pays.
R. T.

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