Sellal au journal Le Parisien : «L’Etat algérien ne recule jamais devant le terrorisme»

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réaffirmé sur les colonnes du journal Le Parisien l’engagement sans faille de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme. «L’Etat algérien ne recule jamais devant le terrorisme. Sur le plan régional et international, l’Algérie ne cesse d’appeler à la coordination entre Etats et organisations pour lutter efficacement contre le terrorisme», a souligné Sellal dans cet entretien publié par Le Parisien aujourd’hui à l’occasion de la visite-éclair du président français en Algérie. Rappelant comment les assassins du guide de haute montagne français, Hervé Gourdel, ont été neutralisés par les services de sécurité, Abdelmalek Sellal indique que l’Algérie ne ménage aucun effort pour stabiliser la situation politique dans les pays du Sahel, efforts qui ont abouti à la signature d’un accord de paix entre les parties en conflit au Mali et la médiation se poursuit en Libye. «Le terrorisme constitue un péril mondial. Les connexions qu'il a établies avec la criminalité transfrontalière et les réseaux de trafic de drogues et d’êtres humains ont considérablement augmenté ses capacités de nuisance. Et vous avez l’exemple du Sahel. Nous avons combattu seuls dans les années 1990 ce fléau durant de longues et douloureuses années et nous l’avons vaincu», a souligné le Premier ministre pour qui «forts de leur expérience, les Algériens ont compris qu’il fallait défendre avec acharnement ces acquis et (que) les institutions de leur Etat sont en capacité d’assurer la sécurité des biens et des personnes sur la totalité du territoire national et de châtier sévèrement tous ceux qui oseraient porter atteinte à notre sécurité». Il dit espérer que les actions de l’Algérie pour ramener la paix dans la région soient soutenues par la communauté internationale, notamment dans le domaine du développement socio-économique. «Car, insiste-t-il, la pauvreté et la fragilité des Etats sont le véritable terreau du terrorisme qui – quelle que soit son appellation – conserve toujours la même nature immonde et inhumaine». Abdelmalek Sellal, qui a eu par le passé à relever l’urgence d’un accord de paix en Libye, qualifie la situation actuelle de ce pays voisin de «préoccupante» tout en précisant qu’elle n’a rien d’insurmontable. «Nous connaissons bien nos voisins libyens, c’est un peuple bon et pacifique. On ne peut accepter que l’avenir de cette nation soit hypothéqué par l’extrémisme. Dans le cadre des mécanismes des pays “voisins de la Libye” et de la médiation onusienne, l’Algérie participe à la réunion des conditions d’un dialogue inclusif entre les acteurs politiques de ce pays, dans le respect de la légalité internationale, du principe de non-ingérence et de l’intégrité territoriale», a-t-il soutenu, assurant ainsi que l’Algérie travaille en coordination et concertation avec la ferme volonté d’aboutir à la paix. «Nous espérons que la conjugaison de ces bonnes volontés aboutisse à un processus politique pacifique et permette à la Libye de redevenir une terre de sérénité et de prospérité», a-t-il encore souhaité, mettant en avant le fait que l’Algérie, qui a, à maintes fois, mis en garde quant aux périls de guerre contre la Libye avant la chute du régime de Mouammar El Kadhafi déjà, privilégie l’action diplomatique et le dialogue inclusif. Abdelmalek Sellal appelle, en parallèle, au renforcement des actions dans les domaines comme la lutte contre le financement du terrorisme par la répression du paiement des rançons aux groupes criminels et un meilleur contrôle du marché de l’armement.
Rafik Meddour