Berriane connaît un calme précaire après une nuit agitée

Après une nouvelle nuit d’échauffourées, la ville de Berriane a eu du mal à se réveiller en ce premier jour de Ramadhan. Les rues sont désertes et les marchés sont peu fréquentés. «Les dernières violences ont poussé beaucoup de familles à fuir la ville à la recherche d’un peu de quiétude. Certains se sont rendus chez des gens de leurs familles vivant ailleurs. D’autres ont opté pour la location», nous explique un habitant de Berriane qui nous décrit une ville morne et morte. Les tensions restent vives entre les jeunes appartenant aux deux communautés, malékite et ibadite, qui peuplent la Vallée du M’zab. Mercredi, plusieurs blessés ont été dénombrés parmi les «émeutiers». Des cocktails Molotov ont été utilisés. Ils ont provoqué des incendies dans des hangars et des véhicules. L'intervention des agents de la Protection civile a permis d’éviter le pire. Depuis quelques semaines, la Vallée du M’zab renoue avec les scènes de violences et les tensions intercommunautaires. Des affrontements récurrents et sporadiques entre jeunes des communautés ibadite et malékite sont enregistrés très souvent dans différents quartiers de Ghardaïa, de Berriane et de Guerrara. Les notables de la région tentent toujours d’user de leur notoriété pour apaiser les esprits et éviter que la situation ne dégénère vers des actes de casse, de pillage et d’incendie de magasins et autres biens des personnes. En vain.
Le FFS s’inquiète
Le Front des forces socialistes (FFS) s’inquiète de la situation. Une délégation du FFS, conduite par le premier secrétaire, Mohamed Nebbou, s’est rendue à Ghardaïa. Au cours de ce déplacement, la délégation du FFS a rencontré la population locale, des représentants de la société civile et des notables de la région pour essayer de trouver des solutions pacifiques et durables aux conflits latents qui rongent cette wilaya et tenter d’apaiser les tensions, en privilégiant un rapprochement et un dialogue responsable entre les différentes parties belligérantes. Le FFS dit avoir constaté que toute la population de Ghardaïa aspire à vivre dans la paix et dans la sérénité. Le retour de la sécurité dans cette région est plus qu’une urgence, estime ce plus vieux parti de l’opposition. Le FFS appelle les autorités à assumer leurs responsabilités et assurer la sécurité des biens et des personnes et exige l’application stricte de la loi. Le FFS réitère pour la énième fois sa demande d’instituer une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les événements survenus dans cette wilaya. Il demande également à tous les acteurs qui peuvent contribuer au retour de la paix et de la sécurité dans cette wilaya à «s’impliquer davantage pour une solution juste, viable et durable aux problèmes rencontrés». D’autres formations politiques comme le Parti des travailleurs (PT) et le RCD ont exprimé ces derniers jours leurs inquiétudes quant à la reprise de la violence dans la Vallée du M’zab et ont mis en garde quant aux conséquences de la déstabilisation de cette partie du pays.
Rafik Meddour

 

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