Climat des affaires : la Coface place l’économie algérienne sous surveillance négative
La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), un leader mondial de l'assurance-crédit, classe l’économie algérienne en matière de risques dans le groupe A4 rouge. Autrement dit, la probabilité de défaut des entreprises est «convenable» et annonce des perspectives négatives pour notre pays. «L’Algérie voit son évaluation A4 assortie d’une surveillance négative : la baisse du cours du pétrole a un impact négatif sur les comptes publics et le compte courant du pays. Si les prix ne repartent pas à la hausse, son activité devra demeurer atone», avertit la Coface selon laquelle l’Algérie subit les effets de la baisse du prix du pétrole. L’Algérie, comme d’autres pays exportateurs d’hydrocarbures, ressent aujourd’hui les effets de sa dépendance envers le secteur pétrolier. Le déficit public a atteint 7% en 2014. Il devrait s’aggraver en 2015 sous l’effet combiné de la faiblesse des recettes pétrolières et du maintien des dépenses publiques, indique encore ce leader mondial de l’assurance-crédit. En réalité, l’Algérie a conservé sa note (A4) obtenue en 2014 avec un environnement des affaires dans la catégorie B qui n’encourage pas forcément l’investissement étranger. L’Algérie se trouve dans la même situation que le Bahreïn et l’Afrique du Sud, deux pays qui ont obtenu la note A4. L’Afrique du Sud souffre de la hausse du taux de chômage, de l’inflation élevée et de l’endettement de l’Etat qui a atteint des seuils préoccupants. Le Canada est également mis sous perspective négative en raison des conséquences de la baisse des cours de l’or noir sur l’investissement, ainsi que des risques pesant sur le secteur immobilier, dans un contexte de croissance négative au premier trimestre 2015. La Coface propose aux entreprises du monde entier des solutions pour les protéger contre le risque de défaillance financière de leurs clients sur leur marché domestique et à l’export. Présente directement ou indirectement dans 98 pays, elle sécurise les transactions de 40 000 entreprises dans plus de 200 pays. Chaque trimestre, la Coface publie son évaluation du risque pays dans 160 pays, en s'appuyant sur sa connaissance unique du comportement de paiement des entreprises et sur l'expertise de ses 350 arbitres localisés au plus près des clients et de leurs débiteurs. Ses notes sont importantes et influencent grandement le comportement des entreprises et des investisseurs aussi.
Rafik Meddour