Le PAM, le HCR et l’Unicef répondent au Maroc : «Nous n’arrêterons pas les aides aux Sahraouis !»

Les représentants du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) se sont unis au HCR pour lancer un message urgent concernant «la diminution progressive et continue des financements» destinés aux réfugiés sahraouis, dans un document conjoint rendu public ce samedi, en fin d'après-midi. «Le moment d’arrêter l’assistance alimentaire ne pourrait être plus mal choisi», a déclaré le représentant du PAM en Algérie, Romain Sirois. «Le risque est d'annuler les récents progrès enregistrés sur le plan nutritionnel, de déclencher des conséquences imprévisibles et de marquer le début de l’instabilité sociale, la distribution de vivres étant une condition essentielle de survie pour les réfugiés qui sont victimes d’une crise prolongée», a-t-il ajouté. Cette déclaration sonne comme un démenti cinglant à la propagande marocaine incessante sur les prétendus détournements des aides destinées aux Sahraouis dans les camps de réfugiés. Périodiquement, le Makhzen, à travers ses relais politiques et médiatiques, mais aussi par la voie de certains dirigeants d’ONG internationales traditionnellement anti-algériennes, lance des campagnes de dénigrement, accusant le Polisario et l’Etat algérien de «détournement de l’aide humanitaire» destinée aux populations sahraouies à Tindouf. Accusation brandie comme une arme pour justifier le maintien du statu quo dans les territoires occupés et poser sa thèse de «large autonomie accordée aux territoires du Sud» comme seule alternative à l’occupation du Sahara Occidental. Les promoteurs de cette campagne, amplifiée par l'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf), prétendent même que les responsables sahraouis et algériens constitueraient des stocks en vue de les revendre, notamment en Afrique subsaharienne. Les mêmes voix prétendent également que l’Algérie refuserait un recensement des populations et un contrôle de l’aide destinée à ces populations. Ce que les institutions en charge des réfugiés sahraouis ont démenti catégoriquement. Mieux, elles viennent de lancer une énième alerte pour revoir à la hausse les fonds alloués à «la crise la plus oubliée du monde», en mettant en garde contre le prolongement indéfini de cette crise : «L’absence totale de perspectives quant à son règlement politique ne font qu’exacerber la frustration, surtout parmi les jeunes», préviennent-elles. A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le représentant du HCR en Algérie, Hamdi Bukharia, a souligné la situation «de plus en plus insoutenable» des réfugiés du Sahara Occidental en Algérie et demandé à la communauté internationale de «continuer à appuyer la réponse aux besoins des réfugiés». «Le degré d’attention à la crise a fortement diminué, a-t-il déclaré. Il est éclipsé par le nombre sans précédent des urgences humanitaires qui frappent le monde entier. La réduction des financements se traduira par une diminution de l’assistance et les gens continueront à souffrir.» De son côté, le représentant de l’Unicef, Thomas Davin, affirmera que ces réfugiés «ont démontré une persévérance extraordinaire pour faire face à l’adversité». Et de promettre que les agences de Nations unies continueront à plaider pour «refocaliser l’attention sur cette crise oubliée et sous-financée».
R. Mahmoudi

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