Le CNRS et le Crif lancent une opération de recensement des «biens juifs» en Algérie

Le Centre français de recherche scientifique (CNRS) a lancé un appel à témoin sur le site du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), un avis de recherche de personnes de confession juive ayant été victimes de spoliation de leurs biens durant la colonisation sous le régime de Vichy entre 1941 et 1943. Un livre leur sera consacré, note l’avis de recherche. C’est l’historien Jean Laloum qui compte écrire cet ouvrage. «En Algérie, comme dans la France de Vichy, les mesures d'"aryanisation" économique ont constitué l'un des axes majeurs de la politique antijuive. C'est au sein d'une société coloniale que s'opère leur mise en œuvre. Par milliers, en vue d’éliminer toute influence juive dans l’économie algérienne», indique-t-on. La même source précise que «des biens et entreprises aussi divers que des propriétés foncières, immeubles, villas, minoteries, fabriques de pâtes alimentaires et de couscous, fonds de commerce, grands magasins, théâtres et cinémas, compagnies d’assurances ou encore commissionnaires en douane et transitaires font l’objet de nominations d’administrateurs provisoires. Ces arrêtés sont dûment répertoriés dans le Journal officiel de l’Algérie». Quelque 3 000 juifs auraient été expropriés à partir d’octobre 1941 dans une opération qui aura duré plus de 10 mois. «La grande majorité des villes étaient concernées : Alger, la capitale, en dénombre plus de mille ; Oran, près de 500 ; Constantine au-delà de 200 ; des villes comme Bône, près de 150. Les faubourgs huppés d’Alger comme Saint-Eugène et El-Biar, respectivement entre 40 et 70 ; nominations similaires à Blida, Sétif ou Aïn-Beïda», signale-t-on. La valeur de ces biens serait d’environ deux milliards de dollars selon diverses sources. Il y a lieu de se demander quelles sont les velléités d’une telle opération de «recensement», même si l’auteur du livre lui confère une portée exclusivement historique. Les officiels israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahou, ont souvent réclamé des dédommagements pour ce qu’ils considèrent comme étant une spoliation des biens des juifs en Algérie et dans d’autres pays arabes. Cet avis de recherche peut cacher la volonté de l’entité sioniste de les répertorier pour réclamer réparation. Le Crif qui n’est qu’une représentation diplomatique parallèle de cet Etat colonisateur et son instrument pour défendre ses intérêts en France ne peut que s’associer à ce projet.
Sonia Baker

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