La mise à la retraite du général Toufik largement commentée par la presse étrangère

La presse étrangère a largement commenté l’information de la mise à la retraite du chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d’armée Mohamed Mediène. Les médias français restent ceux qui ont le plus repris cette information. Pour le quotidien Le Monde, la guerre a été déclarée au chef du DRS il y a de cela deux ans, jugé «trop tiède» dans le soutien au quatrième mandat. Sous le titre «En Algérie, départ forcé pour le général Toufik, puissant chef du renseignement», le journal revient sur les «raisons» de l’éviction du chef du DRS. Il rappelle ainsi l’opération «d’effeuillage» des prérogatives des services algériens, en œuvre depuis deux ans en Algérie, considérant que le limogeage de Toufik est le signe de son aboutissement. Ce processus d’effeuillage s’est accéléré ces derniers mois, précise le journal. Après une série de limogeages, «le jeudi 10 septembre, le président Bouteflika a mis fin aux fonctions de l’inamovible patron de la gendarmerie, le général Ahmed Bousteila. Il était, avec le général Toufik, les derniers des "janviéristes" encore au pouvoir», relève Le Monde qui rappelle que «le général Toufik avait subi en février 2014, à la veille de l’élection présidentielle, des attaques publiques sans précédent de la part du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), Amar Saïdani, un proche du président Bouteflika». Le Point, RTL, I-Tele, France 24, Le Figaro et bien d’autres journaux, radios et télévisions françaises ont répercuté l’information donnée par l’Agence France presse (AFP) en affirmant que c’est l’aboutissement d’une guerre d’usure contre le patron des services secrets. Pour Le Figaro, «les changements au sein de l'appareil de l'Etat sont observés de près en Algérie, partenaire essentiel des Occidentaux dans la lutte contre l'islamisme armé». «Agé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a été réélu à un quatrième mandat en avril 2014, mais il est rarement apparu en public depuis l'attaque cérébrale dont il a été victime en 2013, ce qui alimente les rumeurs sur son aptitude à rester en place jusqu'à la fin de son actuel mandat, qui prendra fin en 2019», rappelle ce journal. Libération s’est contenté de reprendre intégralement la dépêche de l’AFP qui souligne que «les changements ont en réalité commencé fin 2013 alors que planait le doute sur un quatrième mandat de M. Bouteflika, à la santé fragile, finalement conquis en avril 2014». «Soupçonnant le général Toufik d’un soutien tiède, le chef de l’Etat a entrepris d’affaiblir le DRS, en lui ôtant de nombreuses prérogatives, avant de mettre dimanche son chef à la retraite», écrit encore l’AFP. Certains médias arabes ont également repris et commenté l’information, liant ce limogeage à la succession au président Bouteflika, toujours malade. Sous le titre : «Le général Toufik, la fin de l’épopée», Al Jazeera est revenue sur le limogeage de celui qui était longtemps considéré «très puissant». Al Sharq Al Awsat a de son côté qualifié le départ de Toufik comme la mise à l’écart du DRS de la prise de décision, «désormais concentrée entre les mains du clan présidentiel».
Rafik Meddour
 

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