L’Arabie Saoudite a-t-elle caché le vrai bilan effroyable de la bousculade de Mina ?

Les dirigeants saoudiens cachent, ou ignorent carrément, le vrai bilan de la bousculade meurtrière qui s’est produite à Mina, près de La Mecque, au cours du rituel du hadj, le 24 septembre, premier jour de l’Aïd Al-Adha. Selon Russia Today, les autorités saoudiennes ont publié puis très vite supprimé du site officiel du ministère de la Santé un communiqué qui a donné l’information suivante : «Le vice-ministre saoudien de la Santé, Mohamed Aldowale, annonce que le ministère a collecté les photos des 4 173 pèlerins décédés à Mina. Le processus d'identification des corps a commencé.» Mais, précise Russia Today, des internautes, particulièrement vigilants, ont pris le temps de recopier le communiqué. Ce fait est significatif de l’embarras dans lequel se trouve l’Arabie Saoudite qui n’est pas en mesure de donner des chiffres crédibles et fiables sur le nombre de décès et de blessés entraînés par cette catastrophe. Les autorités saoudiennes se limitent à annoncer qu’une enquête a été ouverte et à justifier le nombre important de morts par «la chaleur, la suffocation et la bousculade». L’incapacité de l’Arabie Saoudite à faire le point de la situation, plus de dix jours après la bousculade, se répercute sur les pays qui comptent des ressortissants parmi les pèlerins et qui n’arrivent pas à établir le nombre de leurs morts dans ce drame ni le nombre de blessés et de disparus. Les observateurs notent que les chiffres des morts, toujours provisoires et appelés à augmenter, annoncés par les différents pays sont largement supérieurs au bilan officiel, «près de 800 morts», avancé par les autorités saoudiennes. Le régime saoudien a été critiqué dans cette affaire et de façon virulente par l’Iran qui compte le plus grand nombre de morts. Pour le président iranien Hassan Rohani, la cause de la bousculade est due à l'imprudence et à l'inefficacité du gouvernement saoudien. Ce n’est pas un accident normal, a-t-il estimé. Pour des raisons inconnues, un chemin a été fermé près de l'endroit où les pèlerins effectuent le rituel de la lapidation symbolique de Satan. L’Iran a décidé de porter plainte et d’actionner les mécanismes du droit international contre l'Arabie saoudite pour négligences. La capacité du régime saoudien à assurer la sécurité des pèlerins est sérieusement remise en cause après ce drame et dans les pays touchés par la catastrophe de Mina, des voix s’élèvent pour revoir l’organisation du hadj à l’avenir. Il faut rappeler que la bousculade catastrophique de Mina s’est produite juste après un autre accident avec la chute de la grue sur la Grande Mosquée de La Mecque qui a fait au moins 107 morts, vendredi 11 septembre, et au moins 238 blessés. Concernant l’Algérie, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a parlé de 18 décès confirmés, mais en quelques heures six autres décès de pèlerins algériens ont été enregistrés, ce qui porte le nombre à 24 et 23 blessés, et plus de 40 hadjis portés disparus. Les autorités algériennes attendent les résultats de l’enquête «approfondie» ouverte par le régime saoudien.
Houari Achouri

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