Le patron de Cevital Issad Rebrab renonce à occuper la rue : coup de bluff ou peur des conséquences ?

Nouveau rebondissement dans le conflit opposant le patron du groupe Cevital au gouvernement. Après avoir battu le rappel des troupes pour se mobiliser en faveur d’Issad Rebrab, à travers notamment des actions de rue, comme l’a révélé Algeriepatriotique,la direction du groupe a décidé de faire machine arrière, en «gelant pour l’instant» toute mobilisation musclée, a-t-on appris de sources au fait du dossier. La décision d’annulation a été prise moins de vingt-quatre heures après l’appel lancé par le comité de participation de l’unité de Béjaïa qui regroupe les deux principales raffineries d’huile et de sucre appartenant au groupe industriel familial. D’après des indiscrétions, le directeur exécutif de Cevital, qui n’est autre que le fils du patron, Malik Rebrab, aurait pesé de tout son poids pour faire annuler l’instruction qui a été prise suite aux gesticulations du patron du groupe depuis l’étranger, lequel avait évoqué l’existence d’un mandat d’arrêt lancé contre lui par les autorités algériennes, en réaction à ses récentes déclarations où il accusait le gouvernement de «malveillance flagrante» à son encontre. L’abandon de cette action est-il lié aux démentis formulés successivement par le ministre de la Communication et le directeur de la Sûreté nationale ? Issad Rebrab a-t-il reçu d’autres garanties de la part des hautes autorités lui assurant de regagner le pays en toute quiétude et en toute sécurité ? Etait-ce un ballon de sonde à l’effet de jauger la réaction du pouvoir ? Ce recul serait-il dû à l’impact fulgurant qu’ont eu les révélations de notre site sur une opinion publique qui s’est avérée, d’après la tendance des commentaires postés en réaction à notre article, largement dubitative s’agissant des actions de rue dans cette conjoncture particulièrement brumeuse et menaçante au double plan politique et économique ? Le patron du groupe a-t-il eu vent d’un refus des employés d’être utilisés comme bouclier dans un conflit qui ne les concerne pas ? Autant de zones d’ombre qui seront certainement éclaircies dans les prochains jours. Ce qui est certain, par contre, c’est que des dossiers existent bel et bien sur cet homme d’affaires qui a longtemps prospéré, lui et d’autres, dans l’opacité sans jamais avoir été inquiété. Du moins, jusqu’à présent. La question n’est, donc, pas tant de connaître les dessous de cet antagonisme, mais de savoir pourquoi le pouvoir s’intéresse au business de l’homme le plus fortuné du pays, maintenant.
Karim Bouali

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