Le neveu d’Abane Ramdane à Ould Kablia : «Vous avez l’esprit pollué par la force brutale de Boussouf»

Le professeur Belaïd Abane a vivement réagi aux propos de Dahou Ould Kablia justifiant l’élimination physique de l’architecte de la Révolution Abane Ramdane. Dans une intervention sur Berbère TV, le professeur Belaïd Abane, qui se trouve actuellement au Salon international du livre d’Alger pour la présentation de son livre-enquête sur l’assassinat d’Abane Ramdane, n’a pas lésiné sur les mots pour répondre à l’ancien ministre de l’Intérieur et néanmoins président de l’Association nationale des anciens du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG). «C’est un remède pour lui et ses compagnons, pour Boussouf surtout», a dit Belaïd Abane, qui qualifie tout simplement Ould Kablia et les autres membres de cette association de «girouettes qui suivent toujours le plus fort». «Si c’était Abane Ramdane qui avait liquidé Abdelhafid Boussouf, ils auraient dit la même chose sur son assassinat ; qu’il était nécessaire. Il (Ould Kablia) ne sait pas ce qui s’est passé. Moi, je le sais, car j’ai fait une enquête. La première partie de cette enquête a été publiée en octobre dernier, l’autre partie sortira l’année prochaine», a affirmé Belaïd Abane qui évoque la mentalité violente et brutale des membres du MALG. Selon lui, «la mentalité des membres du MALG a été influencée par celle de Boussouf. Ce que j’appelle la "boussoufisation" des esprits. Ils ont été pollués par la force brutale de Boussouf». Le professeur Abane ne s’est pas arrêté à ce niveau. Il ira encore plus loin en affirmant que «Dahou Ould Kablia a le cerveau pollué par la mentalité et l’esprit de la violence boussoufienne et l’esprit de l’élimination physique pour régler des problèmes politiques». Il enchaîne en disant que «c’est peut-être un remède pour eux, parce qu’en tuant Abane, ils ont ouvert la voie pour la prise du pouvoir. Si Abane était resté vivant, ils n’auraient jamais pu accéder au pouvoir». Pour Belaïd Abane, «les membres du MALG étaient tellement intellectuellement limités qu’ils étaient incapables de gouverner et de poursuivre leur chemin après l’indépendance». Dans un entretien accordé au journal arabophone proche des Frères musulmans égyptiens Echorouk,le 1er novembre, Dahou Ould Kablia avait affirmé que l’exécution d’Abane Ramdane avait été dictée par le contexte révolutionnaire de l’époque. Pour cet ancien du MALG, «il fallait pour le bien de la Révolution éliminer Abane Ramdane». C’est ce qui a été fait par le président du MALG, Abdelhafid Boussouf. Son exécution a été décidée, selon Ould Kablia, après de vives divergences politiques et idéologiques entre Abane, en sa qualité de membre du Comité de coordination et d’exécution, et ceux qui vont constituer plus tard le MALG, qui auraient, selon lui, conduit à son exécution. «Abane Ramdane avait sa propre conception de la conduite de la Révolution. Sa conception s’opposait diamétralement à celle des chefs militaires de la Révolution», a affirmé Ould Kablia, assurant qu’Abane s’était retrouvé complètement isolé et n’avait aucun soutien au sein du CCE. «Il méprisait délibérément ses compagnons de combat. Cet homme avait un orgueil démesuré, cela au point que ses contacts avec eux avaient suscité l’intervention de Ferhat Abbas à plusieurs reprises», a poursuivi Ould Kablia, dont les propos ont suscité une vive polémique et l’indignation chez de nombreux Algériens qui n’ont pas hésité à le dénoncer, notamment sur les réseaux sociaux.
Rafik Meddour

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