Les rappelés de l’armée empêchés de marcher à Alger

Des milliers de rappelés de l’ANP des années 90 ont été empêchés de marcher aujourd’hui à Alger. Leur énième tentative de braver l’interdit s’est soldée par un échec. Les forces de sécurité étaient encore une fois au rendez-vous. Venus des quatre coins du pays, les protestataires ont été bloqués au niveau des principaux axes routiers menant vers la capitale. Ceux qui ont pu se faufiler entre les mailles des services de sécurité se sont retrouvés face à un impressionnant dispositif policier au niveau de la gare routière du Caroubier. Pas moins de 400 manifestants ont été arrêtés et puis relâchés l’après-midi. Néanmoins, quelque 300 rappelés ont pu se rassembler pendant quelques heures à l’intérieur de la gare avant qu’ils soient renvoyés dans leurs wilayas par bus. Les organisateurs de cette manifestation regrettent cette situation. «Notre mouvement est apolitique. Il n’est sous aucune chapelle politique ni sous l’influence d’aucun courant idéologique. Notre mouvement est pacifique. Nous n’avons pas besoin d’un tel dispositif sécuritaire car nous ne constituons pas une menace pour le pays. Nous avons été aux avant-postes quand notre patrie avait besoin d’être protégée», a déclaré à Algeriepatriotique Ali Babassi, chargé de la communication de la Coordination nationale des rappelés de l’armée. Une délégation de ce mouvement a remis une lettre de doléances au président de l’Assemblée populaire nationale. «Nous avons adressé plusieurs courriers aux différents dirigeants du pays. Nous avons saisi le Premier ministre Abdelmalek Sellal, sans résultat. Notre dossier est toujours bloqué. Aujourd’hui, nous nous adressons aux représentants du peuple en espérant que cela va faire bouger les choses», ajoute notre source, qui affiche une détermination de fer pour la poursuite du combat jusqu’au bout. «Nous avons affronté le terrorisme, nous n’avons pas peur d’affronter cette situation des plus précaire», clame-t-il. Dans leur lettre de doléances adressée au président de l’APN, les rappelés de l’armée ont sérié leurs revendications. Parmi celles-ci, la reconnaissance et la considération par les hautes autorités du pays, les indemnisations morales et matérielles pour l’ensemble des rappelés, la prise en charge médicale totale pour tous, la promulgation d’un texte ou d’une loi pour fixer une pension mensuelle et la promulgation d’un texte réglementaire sur les rappelés du service national. De même qu’ils demandent de bénéficier des dispositions contenues dans les textes portant sur la Charte pour la réconciliation nationale et la concorde civile. Les protestataires haussent le ton et promettent de revenir à la charge tant que les pouvoirs publics refusent de prendre en charge leurs revendications. Leur dernière action de protestation remonte au 24 septembre. Le mouvement existe depuis près de deux ans et compte durer encore jusqu’à l’aboutissement de son combat. Rappelés durant la période allant de 1995 à 1999, ces rappelés de l’ANP sont actuellement environ 123 000.
R. N.

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