Confusion autour du retour de l’industriel Issad Rebrab en Algérie : omerta ou manipulation ?

Deux quotidiens arabophones ont annoncé le même jour le retour d’Issad Rebrab en Algérie, mais en donnant deux informations contradictoires qui en rajoutent encore une couche à l’intrigue qui entoure l’affaire du patron de Cevital depuis plus de deux semaines. Ainsi, El-Khabar dit dans son édition de lundi que ce dernier a bel et bien regagné le pays par l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger, et aurait constaté par lui-même qu’«aucun mandat d’arrêt n’a été lancé contre lui». Tandis qu’Echorouk affirme que l’homme d’affaires aurait atterri à l’aéroport Abane-Ramdane de Béjaïa. Les sources qui ont inspiré ces deux titres ont-elles envisagé délibérément le recours à la diversion ou s’agit-il tout simplement de fausses informations utilisées comme un ballon de sonde ou encore pour manipuler l’opinion publique ? Aucune source officielle n’a, pour l’instant, confirmé ou infirmé ces informations, ni même la direction du groupe Cevital qui, faut-il le rappeler, dispose d’un quotidien d’information et d’un journal électronique. C’est la preuve qu’aucune instruction n’a été donnée pour livrer la version officielle et éclairer ainsi l’opinion sur cette scabreuse affaire. Ce qui va certainement raviver la polémique sur ce conflit qui oppose l’industriel au gouvernement, au moment où tout semblait rentrer dans l’ordre et alors que pour beaucoup de travailleurs de Cevital, leur patron serait rentré à la date même qu’il avait fixée lui-même, c’est-à-dire le 16 octobre dernier. Pis encore, cette confusion qui est entretenue par la presse risque de susciter de nouvelles rumeurs sur la réalité des choses et de relancer les interrogations sur l’existence de jeux de coulisses dans lesquels de puissants hommes d’affaires proches de l’actuel gouvernement se seraient engagés en faveur du patron de Cevital en échange d’un partage du «monopole» de la production du sucre. Sinon, comment expliquer cette loi du silence qui frappe cette affaire dont tout le monde convient qu’elle porte atteinte à l’image de l’Etat et au climat des affaires dans notre pays ?
Karim Bouali

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