Mehmel : «Algérie Télécom va recourir aux prêts bancaires»

Après Sonelgaz qui compte lancer un emprunt obligataire en 2016, Algérie Télécom envisage de recourir aux prêts bancaires pour financer ses projets. «La dépréciation de la valeur du dinar risque d'impacter notre plan d'action (…) et si nous n’arrivons pas avec la quarantaine de milliards de dinars réservés à l'investissement à financer les projets prévus en raison de la fluctuation du dinar, nous allons recourir à un prêt extérieur», a déclaré aujourd’hui mercredi le PDG d’Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, sur les ondes de la Chaîne III. Selon lui, «si la fluctuation est de 30% sur le taux de change, c’est 30% des projets qui ne seront pas réalisés et AT sera obligée d'augmenter le chiffre d'investissement, mais si ça dépasse les capacités de l’entreprise, elle va recourir à des financements extérieurs ». Et AT doit contracter des crédits qui vont lui assurer un minimum de rentabilité. «Nous sommes astreints par une rentabilité, et nous n'avons pas droit à une subvention, ni à vendre à perte», a-t-il dit, assurant que l’entreprise qu’il dirige «essaye de répondre à un besoin tout en préservant son caractère de service public». Et les projets prévus ne peuvent pas être retardés. Car il s’agit de répondre à la demande des citoyens en Internet. Une demande qui ne cesse de grandir dans un pays où l’opérateur historique est presque seul sur le marché résidentiel. Les propos du PDG d’Algérie Télécom viennent nous rappeler que le pays s’installe effectivement dans une crise économique qui ne dit pas son nom. Il affirme que les travaux sur les infrastructures se poursuivent sans discontinuer pour tenter de répondre au mieux aux besoins de connexion des Algériens, même s’ils risquent de subir les contrecoups de la crise financière induite par la chute des cours pétroliers. AT, précise le PDG, «combine ses réalisations par rapport à d'autres projets d'institutions, tels que les ministères et s'attelle à mieux les rentabiliser». Interrogé sur la coupure du câble fibre optique reliant Annaba à Marseille, M. Mehmel a assuré que l’enquête était toujours en cours. Selon lui, le câble «a dû être accidentellement accroché par une ancre d'un navire et a été sectionné même si les zones de passage des câbles sous-marins sont interdites au mouillage des navires». AT, d’après lui, a perdu durant les six jours de coupure 600 millions de dinars. Pour éviter de telles perturbations à l’avenir, il indique que les capacités de l’Algérie en matière de bande passante vont être augmentées avec la pose d’un troisième câble qui reliera Oran à Valence (Espagne), avec une bretelle sur Alger qui sera financée par les fonds propres de l'entreprise. Un projet qui coûtera une soixantaine de millions d’euros, puisque la branche principale du câble (Oran-Valence), reviendra à 26 millions d'euros et la bretelle à partir d'Alger entre 13 et 15 millions d'euros. Seule sur le marché de la téléphonie fixe et de l’ADSL, Algérie Télécom compte actuellement plus de 3,2 millions d’abonnés au téléphone et plus de deux millions d'abonnés à l’ADSL. Ses prestations de services restent en deçà des attentes.
Rafik Meddour
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.