Emié : «Inspirons-nous du message de nos amis algériens !»

L’ambassadeur de France à Alger a déclaré, lors d’une cérémonie organisée en hommage aux victimes des attentats terroristes de Paris, que les ressortissants français vivant en Algérie doivent «être vigilants, mais sans rien céder à la peur ou à la panique, ce qui ferait le jeu des terroristes». Bernard Emié demande à ses compatriotes «d’observer rigoureusement les recommandations de sécurité et de rester en état d’alerte et de grande vigilance». L’ambassadeur a affirmé, par ailleurs, qu’il a demandé aux autorités algériennes «de renforcer partout en Algérie la sécurité de nos emprises, ce qui a été mis en place immédiatement et je les en remercie vivement.» Bernard Emié a, en outre, appelé à la tolérance «malgré les menaces» et au rejet de «toute dérive ou tentation d’amalgame». Pour l’ambassadeur de France en Algérie, la communauté internationale «doit répondre [aux] provocations [des terroristes] par toujours plus de tolérance, de pluralisme, d’ouverture à l’autre, mais aussi de vivre ensemble et de joie de vivre». Bernard Emié a souligné que la cérémonie de recueillement «ne concerne pas que le peuple français», rappelant, au passage, le message de condoléances du président Bouteflika qui a qualifié les attentats de Paris de «crime contre l’humanité» et indiqué que «ce fléau transfrontalier appelle une réaction solidaire de toute la communauté internationale». «Une réaction, avait déclaré Bouteflika, qui se doit également d’être lucide pour éviter une fracture civilisationnelle à travers le monde et à l’intérieur des pays ce qui est l’un des buts recherchés par les commanditaires du terrorisme.» Bernard Emié a appelé les Français à «s’inspirer de ce message de sagesse». «Nous n’oublions pas, a-t-il relevé, combien nos amis algériens ont souffert eux-mêmes dans leur chair du terrorisme et les terribles images de ce Paris meurtri du 13 novembre leur ont rappelé tant de moments de souffrances, de douleurs, de massacres, de barbarie et d’horreurs qu’ils ont vécus pendant la décennie noire». Pour lui, «l’Algérie et la France avec d’autres doivent être côte à côte pour lutter de toutes leurs forces contre le terrorisme avec une détermination sans faille, mais aussi en étant vigilant pour éviter toute forme d’amalgame ou de tentation de verser dans le rejet de l’autre, dans l’islamophobie.»
Lina S.