Son interview à une chaîne TV privée annulée : Amar Saïdani prié de se taire

Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, qui cumule les frasques, embarrasse le président de la République qui ne supporte plus ses errements, a-t-on appris de sources sûres. C’est ainsi qu’une chaîne de télévision de droit privé a dû décommander un entretien qu’elle devait faire à Amar Saïdani, après avoir reçu l’ordre de ne plus le faire parler. Selon nos sources, la dernière prestation télévisée de Saïdani a été très mal prise en haut lieu. C’était la goutte de trop qui a fait déborder le vase si plein par les dérapages d’un Saïdani qui fait dans l’excès de zèle. Bombant le torse depuis le départ à la retraite du général de corps d’armée Toufik, Amar Saïdani, pourfendeur des services secrets algériens, a, en effet, évoqué, il y a quelques jours sur Ennahar TV, avec mépris les moudjahidine qui ont signé la demande d’audience au chef de l’Etat en remettant en cause leur «statut» de personnalité nationale et en leur ôtant le droit de demander à rencontrer le chef de l’Etat. Des moudjahidine et anciens condamnés à mort durant la guerre de Libération nationale comme Abdelkader Guerroudji, Mustapha Fettal, Zohra Drif-Bitat, Lakhdar Bouregaâ et Miriam Benhamza qui sont dans leur majorité proches du président Bouteflika. Ses écarts de langage ont suscité de vives réactions notamment celle du groupe des «19» qui voulaient rencontrer le chef de l’Etat. Mais pas seulement. Amar Saïdani a également loué de manière ahurissante les «qualités» de Chakib Khelil en allant jusqu’à le qualifier de «meilleur ministre de l’histoire de l’Algérie». Cherchant visiblement, depuis son installation à la tête de l’ex-parti unique, à discréditer les enquêtes sur la corruption aux yeux de l’opinion publique, Amar Saïdani crie sur tous les toits que l’ancien ministre de l’Energie et des Mines a été victime d’un complot et qu’il n’y a pas eu de corruption à Sonatrach. Cela alors qu’une affaire relative à des commissions versées par Saipem, une filiale du groupe italien ENI, est en cours à Milan et dans laquelle les faits de corruption sont avérés. Saïdani ne cesse depuis quelques semaines de vilipender Ahmed Ouyahia, secrétaire général par intérim du RND. Mais le pire, c’est sa position sur le Sahara Occidental qui est différente de celle de l’Algérie. Il l’a affirmé sur Ennahar TV en disant qu’il avait sa position sur cette question qu’il ne pouvait pas exprimer pour le moment, pour ne pas créer des problèmes. Depuis sa cooptation à la tête du FLN en août 2013, Amar Saïdani, résident VIP à Paris où il a fini par admettre avoir bel et bien acheté pour plus de 650 000 euros un appartement haut standing à Neuilly-Sur-Seine, multiplie les impairs en tirant sur tout ce qui bouge au point de brouiller le message du président Bouteflika. Visiblement incapable de produire un discours politique cohérent, il se spécialise dans les attaques et la provocation des personnalités et des responsables de partis politiques. Et à chaque fois, il s’attaque bien entendu au Département du renseignement et de la sécurité en accusant ses enquêteurs sur les affaires de corruption d’avoir «inventé des dossiers» sur des « proches du Président». Il plaide pour «un Etat civil» et se targue en même temps d’avoir comme soutien et appui le chef d’état-major Ahmed Gaïd-Salah qui a tenu à le féliciter lors de son intronisation à la tête du FLN, à la faveur du 10e congrès tenu en juin dernier.
Rafik Meddour
 

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