Le groupe des 19-4 charge le patron du FLN Amar Saïdani : «Vous êtes vulgaire, raciste et misogyne !»

Lors d’une conférence de presse animée au siège du PT, les principaux animateurs du groupe des 19-4 se sont insurgés contre les «insultes» du premier responsable de l’ex-parti unique. D'anciens moudjahidine comme Abdelkader Guerroudj, premier condamné à mort par le système colonial, Lakhdar Bouregaâ, ancien commandant de l’ALN, ou encore Zohra Drif Bitat, ont tous condamné les «dérives» et les «dérapages» verbaux indignes d’un responsable politique. Ils expriment toute leur colère de voir un parti qui se revendique comme héritier du FLN historique être dirigé par un personnage comme Saïdani, «qui excelle dans l’insulte, le racisme et la misogynie». Le groupe des 19-4 considère qu’Amar Saïdani est en train de «souiller la mémoire des martyrs». Ce groupe, qui s’est constitué pour demander une audience au président Bouteflika, a exprimé, par ailleurs, ses vives inquiétudes quant à l’aggravation de la crise qui secoue le pays et la multiplication de dérapages dangereux pour la stabilité. Les animateurs de la conférence de presse ont tous usé de morts forts pour qualifier la situation catastrophique que traverse le pays. Ils sont revenus sur les derniers événements qui agitent la scène politique nationale, dont la lettre du général Toufik défendant le général Hassan, condamné, selon lui, injustement à cinq années de prison ferme. Les conférenciers ont tous affirmé que cette lettre de l’ex-chef du DRS ne fait que conforter leur constat de séquestration dont est victime le président de la République, qui n’aurait jamais accepté que la situation politique atteigne un tel pourrissement. Le groupe se dit désormais certain que le président Bouteflika est «pris en otage» par son entourage qui lui cache la réalité du pays. Pour eux, ce qui se passe au sein de l’armée, avec la condamnation de «deux valeureux généraux» ainsi que d’autres officiers supérieurs au parcours exemplaire, n’est qu’«une cabale contre les patriotes afin d’éliminer toute résistance au sein de l’appareil du pouvoir contre le bradage des richesses nationales et l’abandon de la souveraineté nationale». Le groupe des 19-4 ne compte pas s’arrêter aux simples constats. Il inscrit sa démarche dans la durée. Ses animateurs affirment qu’ils vont monter en puissance dans les prochaines semaines. Questionnée sur les propos de Hamid Grine, ministre de la Communication, qui a qualifié de «violente» la déclaration du général Toufik, Khalida Toumi a clairement attesté que Grine a bel et bien enfreint l’obligation de réserve qui fait que les membres de l’Exécutif ne peuvent pas commenter des décisions de justice, ni dans un sens ni dans l’autre.
Rafik Meddour

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