A quoi allaient servir les armes de guerre introduites de Libye et saisies en plein cœur d’Alger ?

Dix-neuf armes de poing ont été récupérées par les unités du groupement régional d'Alger de la Gendarmerie nationale, dont des pistolets-mitrailleurs de type Magnum et Scorpion. La saisie de ce type d’armement de guerre dans la conjoncture actuelle suscite des interrogations et des inquiétudes. Surtout lorsqu’on sait que cette arme de défense redoutable qu’est le Scorpion, de fabrication tchèque, était très utilisée notamment par l’armée libyenne, aujourd’hui dissoute, et dont les stocks d’équipements et d’armement ont été récupérés par les différentes milices armées qui se sont emparées du pouvoir après l’assassinat de Mouammar Kadhafi, en 2012. Le chef d'état-major du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale a fait une précision de taille, en révélant que ces armes provenaient de Turquie et étaient introduites en Algérie par les frontières libyenne et tunisienne. Cela prouverait qu’il y a un réseau d’acheminent d’armes de Libye destinées soit directement aux maquis terroristes algériens, soit à des réseaux de soutien. D’ailleurs, le démantèlement d’un réseau international de trafic d’armes à feu au centre et à l’est du pays impliquant plusieurs personnes, et ayant permis la récupération de ce lot d’armes, dénote la gravité de la situation. Une information à lier à la découverte de plusieurs caches d’armes et de munitions, ces derniers jours, par les détachements de l’ANP lors des opérations de ratissage. La dernière a eu lieu à Tin Zaouatine, près de la frontière algéro-malienne, où une quantité importante d’armes de guerre, dont des fusils-mitrailleurs, des pistolets-mitrailleurs, en plus de munitions de différents calibres a été retrouvée. Ces prises justifient largement les appels à la vigilance lancés par les services de sécurité tout au long de ces dernières semaines, en insistant sur l’impérieuse urgence de renforcer notamment la surveillance des frontières. La vague d’attentats ayant secoué depuis quelques mois certaines capitales arabes et européennes, et revendiqués par les deux organisations terroristes transfrontalières, Daech et Al-Qaïda, a davantage contraint les différents corps de sécurité et les services du renseignement à se tenir en état d’alerte permanente pour parer à tout péril pouvant venir des frontières est ou sud, où des groupuscules armés opèrent épisodiquement des incursions, comme à Tamanrasset en mars 2012 et à Tiguentourine, en janvier 2013.
R. Mahmoudi

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