Le Forum des journalistes contre l’extrémisme : «Faut-il criminaliser l’islamophobie ?»

Le Forum des journalistes des pays musulmans contre l'extrémisme, qui s’est déroulé à Moscou, en Russie, a pris fin ce mercredi après deux jours d’intenses travaux en présence d’une cinquantaine de représentants de médias. Le responsable du Groupe de vision stratégique, Veniamin Popov, a exprimé sa satisfaction quant à cette rencontre «importante pour le monde entier et non pas pour la Russie uniquement», dans la mesure où les médias «jouent un rôle prépondérant dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux» a-t-il dit. Durant cette seconde journée, une évaluation a été faite sur les différentes interventions des journalistes. Certains ont proposé que soient criminalisées l’islamophobie et de la radicalisation. Le Forum a fustigé les pays occidentaux  qui affirment vouloir combattre le terrorisme, mais qui tolèrent la présence de sites propagandistes animés à partir de leur territoire. La Turquie a, elle aussi, été pointée du doigt, «accusée d’être le pourvoyeur de terroristes en Syrie» en laissant des dizaines de candidats au «djihad» traverser sa frontière. «Nous sommes ici pour débattre de ce phénomène que sont Daech et Al-Qaïda, et essayer de voir ce que peuvent faire les médias pour lutter contre le terrorisme. Tous les pays doivent participer. Daech qui possède déjà un armement lourd, pourrait avoir accès à l’arme nucléaire», a averti Veniamin Popov, estimant que «les musulmans doivent s’unir pour éradiquer ce fléau».
Igor Morozov : «Le printemps arabe est un scénario à l’américaine»
Après la cérémonie de clôture de ce premier Forum, les participants ont été reçus au Conseil de la Fédération (sénat) russe par le vice-président du comité des affaires étrangères, Igor Morozov. Celui-ci a relevé avec fierté le fait que les principales religions que sont l’islam, le christianisme, le bouddhisme et le judaïsme «cohabitent parfaitement en Russie depuis déjà mille ans». Igor Morozov s’en est violemment pris aux dirigeants turcs «qui n’ont pas daigné répondre à l’invitation qui leur a été envoyée à l’occasion de l’inauguration de la Grande mosquée de Moscou». Il a aussi évoqué le «printemps arabe» qu’il a qualifié de «scénario à l’américaine». «Nous avions prévu des turbulences dans certaines régions, dont le Maghreb et le Moyen-Orient. Nous nous attendions à ce que les metteurs en scène allument le feu», a ironisé le sénateur, avant d’ajouter : «Les Etats-Unis ont une grande expérience dans la manipulation des groupes terroristes comme cela a été le cas, il y a quelques années, en Afghanistan et plus récemment en Irak». Faisant le point sur la situation en Syrie, Mozorov a affirmé qu’il n’était pas possible de laisser ce pays se battre seul contre les terroristes. «Un pays ne peut combattre seul ce phénomène». Le sénateur russe s’est dit «déçu» que la Russie n’ait pas été rejointe par d’autres pays, dont ceux du Golfe, dans la guerre contre Daech en Syrie. «Cependant, a-t-il assuré, je puis vous dire que la Syrie retrouvera bientôt la paix. Je ne peux pas vous dire quand, mais cela ne saurait tarder». Igor Mozorov a mis en exergue le rôle d’Ankara dans le financement des groupes terroristes : «Ceux que nous croyions être nos amis achètent du pétrole à Daech à un prix bas pour le revendre et en tirer des bénéfices dont une partie va dans les caisses des terroristes», a dénoncé le vice-président du comité des affaires étrangères du Conseil de la Fédération russe.
De notre envoyé spécial à Moscou,
Réda B.

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