LADDH : «Le système veut entretenir l’illusion d’un changement»

Rien n'a changé en matière des droits de l'Homme depuis une année, a affirmé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) dans un rapport rendu public à l'occasion de la célébration, ce jeudi 10 décembre, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. «Le système algérien a voulu entretenir l’illusion d’un changement, alors que la réalité est marquée par la continuité de la répression, des violations des libertés publiques et des droits de l’Homme», lit-on d'emblée dans ce rapport qui traite de la situation des Algériens à tout point de vue. La LADDH souligne le fait que les Algériens revendiquent plus que jamais «le respect de leurs droits aussi bien civils et politiques qu’économiques, sociaux et culturels». Elle relève que de nombreux citoyens «font l’objet de discriminations ou d’arrestations». «Depuis 10 décembre 2014 (…), les revendications sociales sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses, accompagnées d’importantes manifestations pour réclamer l’amélioration du niveau de vie», fait remarquer la Ligue qui énumère diverses atteintes aux droits des citoyens. Du droit au travail à la liberté d'expression, en passant par le droit de réunion et de manifestation, la Ligue décrit ainsi une situation peu reluisante des droits de l'Homme. La LADDH souligne l'aggravation du phénomène de la corruption et la persistance de la bureaucratie. «A titre d'exemple, près de 74% des salariés sont recrutés grâce au piston ou bien corruption, selon l'Office national des statistiques», souligne-t-on dans ce rapport. L’organisation de défense des droits de l'Homme demande, dans ce sillage, aux pouvoirs publics «la révision des textes législatifs portant institution de l’organe de prévention et de lutte contre la corruption de façon à élargir ses prérogatives et renforcer son champ d’action pour contrecarrer ce phénomène». La LADDH exprime ainsi sa totale désapprobation de la «dégradante» situation des droits de l’Homme et affiche son «entière solidarité avec l’activité militante des différentes catégories travailleuses et le soutien de leurs justes revendications légitimes». La Ligue condamne fermement la violence qui est devenue récurrente dans le milieu social. La LADDH rejette par là même les «pratiques scandaleuses de la corruption et de tous les agents vecteurs de prolifération de maux sociaux et fléaux attentant aux bonnes mœurs et menaçant de dépravation les jeunes générations». Elle décrit enfin un pays «en peine de reconstruction et en quête de projets promotionnels multidimensionnels».
Hani Abdi

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