Déclarations, contre-déclarations, insultes : du dialogue de sourds au dialogue de fantômes

Le débat au sein de la scène politique nationale s’enfonce et confine à la médiocrité. Après les insultes et les accusations mutuelles entre le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, et la présidente du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, et le réveil des politico-affairistes culotés qui se sont découverts un courage soudain après la mise à la retraite du général Toufik, voici venu le temps des porte-parole autoproclamés. Hier, c’est le député islamiste Hassan Aribi qui a jugé bon de rendre compte à l’opinion publique de son entrevue informelle avec l’ancien chef du DRS à qui, semble-t-il, il a fait dire ce qu’il n’a pas dit ou dont il aurait transformé les propos en une «déclaration solennelle». Aujourd’hui, c’est l’avocat Miloud Brahimi qui réagit dans une déclaration distribuée à plusieurs journaux, au nom du général Toufik, pour démentir les allégations du député islamiste. Cette situation n’est pas inédite ; elle est une suite logique d’une nouvelle approche politique née de l’absence du président de la République due à sa maladie et de la prolifération de porte-voix dont la levée de boucliers se manifeste à chaque fois que l’opposition monte au créneau pour revendiquer qui un arbitrage du chef de l’Etat, qui une audience à Zéralda. C’est ainsi qu’on a assisté, il y a quelques semaines, à un tir croisé des partis et des médias pro-pouvoir contre le groupe des 19-4 et, avant cela, à un déchaînement sans précédent contre les membres de la CLTD et tous ceux qui s’opposaient au quatrième mandat. Sur tous ces sujets, le président de la République ne s’est jamais prononcé et n’y a à aucun moment fait allusion dans ses différents messages diffusés ou lus à diverses occasions. On ne sait pas si la déclaration «officielle» de Me Miloud Brahimi prélude à une plainte en justice que le général de corps d’armée Mohamed Mediene s’apprêterait à déposer contre Hassan Aribi, pour des propos qu’il lui aurait attribués et dont il se démarque par la voix d’un avocat. Ce sera, en tout cas, la seconde fois que l’ancien patron des services secrets aura brisé le silence. Une première fois à travers une déclaration remise à la presse sur l’affaire du général Hassan et, cette fois-ci, dans un message rédigé par Me Miloud Brahimi. Cette réaction pourrait signifier, en tout cas, que le général Toufik ne compte plus se laisser «malmener» comme il l’a a été depuis qu’il n’est plus aux commandes du Département du renseignement et de la sécurité et qu’il est la cible d’attaques, voire d’insultes de bas étage de la part de responsables politiques parvenus, à l’image du ministre de la Communication, Hamid Grine, et du député Baha-Eddine Tliba.
M. Aït Amara

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