Poème à Saïd Mekbel

Par Abderrahmane Zakad –
Je te dédie ce poème dont nous avions parlé
Dans un long suintement de ce matin d’hiver
Où l’image et le mot que tu sus nous donner
Ont caressé, frénétiques, le fenouil de ta chair.

Tes pensées exposées aux cœurs des hommes hagards
Leurs doutes abominables que tu noyais d’argile
Dans tes billets vibrant sous l’onde de ton regard
Tes harangues à la plume aux sonores vigiles.

Cet intime combat que tu as toujours mené
Dans les près de ton cœur et dans les froides cimes
Refusant le laser et les prêches chantournés
Tu dévoiles, insinués, les fetwas et les crimes.

Sais-tu que tu étais puissant sans que tu le saches
Tempérant les idées de ceux qui nous trompaient
Tu es parti trop tôt, ta mort était l’heure H
Entre leur monde qui meurt et le tient qui renaît.

Je te dédie ce poème dont nous avions parlé
Tu mûrissais le blé tes idées étaient claires
Nous récoltons enfin ce que tu as semé
La liberté de dire dont tu peux être fier.
A. Z.
 

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