Ali Haddad : «Nous n’avons jamais demandé la privatisation des entreprises publiques»

Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) répond pour la première fois à ses détracteurs dans une conférence de presse, organisée ce mercredi matin, à l’hôtel El-Aurassi, après la première assemblée générale ordinaire qu’il préside depuis son élection à la tête de cette organisation patronale. Ali Haddad, qui défraie la chronique sur la scène politique depuis qu’il a succédé à Réda Hamiani, a décidé de contre-attaquer. A notre question de savoir pourquoi avoir attendu aussi longtemps, alors qu’il refusait avant et à chacune de ses sorties de commenter les accusations dont il faisait l’objet, Haddad a répondu que l’occasion s’est enfin présentée, tous les membres du FCE étant présents. «Avec un tel soutien, a-t-il dit, je me sens fort et je n’ai pas peur de répondre.» Il a estimé que cette campagne de «diabolisation» qui le cible est «voulue pour je ne sais quelle raison» et qu’on lui reprochait «des choses en tant que chef du FCE et en tant que président du groupe ETRHB». Pour ce qui est des accusations lancées contre lui en tant que président du FCE, Ali Haddad a indiqué que ses détracteurs le dénigraient pour sa proximité avec le gouvernement. «Notre rôle en tant qu’organisation patronale n’est pas de nous opposer ni de nous aligner sur toutes les propositions du gouvernement. Le FCE est un partenaire de dialogue et de concertation pour l’émergence de l’économie algérienne.» «On nous reproche également une diplomatie parallèle», a-t-il ajouté, se demandant «si le fait de participer à des forums au niveau international pour promouvoir la politique économique algérienne est synonyme de diplomatie parallèle». Haddad a enchaîné en abordant l’ouverture de bureaux du FCE à l’étranger, pour souligner que «ce n’est nullement une substitution à la diplomatie algérienne». Pour ce qui est de la privatisation des sociétés publiques économiques, le président du FCE a affirmé que «nous n’avons jamais demandé la privatisation des entreprises publiques, bien au contraire. Nous avons toujours clamé la non-discrimination entre le public et le privé et nous continuerons de défendre les intérêts des entreprises publiques et privées, quel qu’en soit le prix.» «Avons-nous empêché d’autres organisations patronales de rencontrer le pouvoir ? Les avons-nous empêchées d’entreprendre des relations de partenariat avec des investisseurs étrangers ?» s’est interrogé Haddad en s’adressant à ceux qui accusent le FCE de monopole au détriment d’autres organisations patronales. Concernant les reproches qui lui sont faits en tant que président du Groupe familial qu’il préside, comme celui de bénéficier de marchés publics au détriment d’autres entreprises algériennes, le conférencier a indiqué que (son) groupe, comme toutes les entreprises algériennes et étrangères implantées en Algérie, contribue à ce qu’il a appelé «le plus grand chantier de la planète». Il a évoqué la participation de son entreprise à la construction de l’autoroute Est-Ouest avec Cosider et Altro à des tarifs, a-t-il soutenu, «plus bas que ceux des Chinois et des Japonais». «Où est cette dilapidation dont ils parlent ?» s’est-il étonné. Et d’ajouter : «Nous ne sommes ni meilleurs ni pire que les entreprises étrangères. Nous avons engagé des investissements avec nos propres fonds. Nous sommes des bâtisseurs et non des prédateurs.» Sans cacher son étonnement quant à l’information qui a enflammé la Toile concernant un emprunt contracté auprès de la BNA, laquelle a démenti l’information, Haddad a indiqué qu’il a «tout à fait le droit», en tant qu’opérateur économique, de demander des prêts à des banques publiques ou privées. «Quand les sociétés étrangères demandent des prêts à nos banques publiques, chose qui est tout à fait normale, cela ne dérange personne, mais quand il s’agit de moi, je suis tout de suite diabolisé», a-t-il lancé. «Ces gens qui me dénigrent et dénigrent le FCE ne réussiront pas à altérer notre volonté de travailler pour l’émergence de l’économie de notre pays, car ce qui compte pour nous, c’est l’Algérie. Nous ne pouvons pas les empêcher de parler, mais ils ne pourront pas nous empêcher de travailler.»
Mohamed El-Ghazi

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