Lettre ouverte à tous les Algériens

Par Ahcène Moussi – Que cette nouvelle année nous ouvre grandes les portes d'une Algérie plurielle, une Algérie qui s'appuiera solidement sur ses pieds pour se débarrasser, à jamais, de cette vermine qui la ronge depuis 1962. Telle est notre souhait, car c'est la solution à la longue crise que nous vivons. Telle est la solution pour que l'Algérie sorte de sa position défensive et porte haut et au-delà de ses frontières, les couleurs du changement. Que notre peuple soit mutant en assumant ce qui le constitue : ses traditions, ses ruptures, son héritage, son choix et surtout ses différences qui font sa grande richesse. Certes, nous venons de perdre Da L’Hocine, qu'il repose en paix. Que Dieu lui réserve une place dans Son Grand Paradis. Une perte qui s'inscrit en rouge, en cette fin d'année 2015. Une bibliothèque pluridisciplinaire, un trésor, un symbole que nous autres Algériens perdons. Ceux qui nous ont trahis et qui l'ont poussé à l'exil n'ont pas voulu capitaliser, moralement, son combat et ses espoirs, d'avant et d'après 1962, ni les transcrire dans les programmes scolaires et en faire profiter les générations montantes. Ce pouvoir n'a jamais voulu enseigner la vraie histoire de notre pays, encore moins celle inhérente à cet infatigable et grand homme dont les qualités ne sont plus à démontrer. C'est une perte aussi, puisque le combat de Da L’Hocine, pour une Algérie plurielle, la démocratie, les libertés individuelles et collectives, la dimension culturelle dans sa grande diversité, l'amazighité, la dimension maghrébine, etc. n'est pas parvenu à son terme, de son vivant. D'énormes obstacles, la surdité à son discours, le travail de sape, etc. sont autant de mesures mises en pratique par les ennemis de la République, pour l'anéantir et faire échec à ses actions justes et éclairées. Toutefois, l'espoir demeure, puisque c'est aussi une grande victoire que nous inscrivons en ce début 2016. C'est, sans nul doute, la seconde grande levée du drapeau algérien, après celle de l'indépendance. C'est un grand phare éternel qui a pris place, par la volonté de Dieu, sur les collines du joli village d'Aït Yahia, à quelques longueurs seulement de la respectable montagne du Djurdjura, pour illuminer toute la nation algérienne. C'est aussi une victoire, puisque le peuple, après les larmes et les émotions, va certainement se retrousser les manches, s'agiter, se poser des questions et s'efforcer de s'enquérir profondément des réalités de son pays et de s'approprier à jamais l'idéologie de Da L’Hocine. Toutes ses expériences inestimables, ses actions concrétisées, ses projets inscrits, ses visions évoquées ainsi que tous les riches témoignages, aussi bien locaux qu'internationaux, écoutés çà et là, profiteront à notre jeunesse, pour lui servir de fondations et d'inspiration, pour un sursaut populaire et un renouveau algérien. C'est seulement à ce prix que nous pourrions jouir de notre souveraineté nationale et devenir les seuls maîtres de la situation. C'est en nous impliquant tous dans ce qui conditionne l'avenir de notre pays, par l'utilisation rationnelle de nos potentialités humaines et économiques – le recours à notre sens des responsabilités et à notre intelligence, par contourner l'ensemble des obstacles et idées malsaines qui nous ont divisés jusque-là, par le respect des uns et des autres, par l'actualisation, la dynamisation et la diversification de nos divers secteurs d'activité, afin d'éviter le piège du pétrole – que nous pouvons nous considérer comme nation au sens propre du mot et de nous imposer en tant qu'acteur économique, social et politique crédible, sur le plan international. Le défi en vaut la peine.
A. M.

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