Un décret confirme les informations rapportées par Algeriepatriotique sur la restructuration du DRS

Un nouveau décret non publiable, signé le 20 janvier par le président de la République, donne vie à la nouvelle version du Département de renseignement et de sécurité (DRS), restructuré. Cette information révélée par le quotidien Echoroukvient confirmer ce que nous avions écrit ces derniers mois sur la restructuration des services secrets et sur leur fonctionnement réel. Ce décret renomme le DRS en Direction des affaires sécuritaires, institue le poste de Coordinateur des services de sécurité et lui redonne presque l’ensemble des pouvoirs qui lui ont été enlevés durant les changements opérés au cours de ces deux dernières années. Le successeur du général de corps d’armée Mohamed Mediene dit Toufik parti à la retraite, Bachir Tartag, se voit ainsi confier ce poste de coordinateur des services de sécurité, avec la qualité de «ministre conseiller» en charge des questions sécuritaires. Il est affirmé par ce décret non publiable que les services secrets dépendent de la présidence de la République et non pas de la Défense nationale, mettant ainsi fin à la confusion générale. Ce texte de loi apporte également des précisions sur les missions et les attributions des services secrets. Comme nous l’avions écrit, la réforme des services secrets, telle que proposée déjà en 1989, visait à aller vers une meilleure coordination entre les services de sécurité. C’était aussi pour meilleure définition des attributions et l’établissement de relations fonctionnelles claires pour éviter des couacs. En clair, il s’agit de préciser tout simplement qui dépend de qui, qui fait quoi et comment. Cette restructuration, comme l’avait expliqué l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar à Algeriepatriotique,devait être une sorte de corollaire au multipartisme et à la liberté de la presse, garantis par la Constitution de 1989. Cette réforme des services de sécurité, qui avait été décidée par le président Chadli en 1989, sur proposition du général Khaled Nezzar, est une suite normale du retrait de l’armée du parti unique, le FLN. Mais durant les années 1990, et face à la déferlante terroriste, «le pays a mobilisé l’ensemble de ses potentialités et de ses ressources pour faire échec au péril terroriste, ce qui a nécessité une adaptation des règles de coordination», avait expliqué le général Nezzar selon lequel le département administratif, logistique et technique des services de sécurité s’est vu confier la mission de coordination en matière de lutte antiterroriste. Durant les années 2000, la mission de coordination est indirectement transférée à la présidence de la République en ce sens que le DRS dépendait du Président, lequel est également le ministre de la Défense et le chef des armées. Aujourd’hui, cette nouvelle organisation des services de sécurité vise à mieux clarifier ce rôle de coordination de la lutte antiterroriste en mettant en place une nouvelle direction. Cette restructuration avait été gelée par le par le binôme Zeroul-Betchine qui, dès l’accession de Liamine Zeroual au poste de président de la République, est revenu à l’ancienne organisation sur instigation du général Betchine qui voulait, ainsi, concentrer le pouvoir entre ses mains.
Sonia Baker

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