Le dignitaire russe Mikhaïl Fridman a-t-il bénéficié d’un prêt de 550 millions de dollars en Algérie ?

Le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, propriétaire du Groupe des télécoms Vimplecom, par lequel il est actionnaire à 49% de Djezzy, aurait bénéficié d’un prêt de 550 millions de dollars en Algérie, a-t-on appris d’une source informée. Notre source, un expert financier, dit avoir pu obtenir cette information après analyse du bilan de Vimpelcom. La Banque d’Algérie a-t-elle donc accordé un crédit à ce Groupe ? Si l’information s’avère juste, c’est un nouveau coup pour l’Etat algérien qui a mis un total de 4 milliards de dollars pour le rachat de 51% du capital de Djezzy. En effet, Djezzy a été évalué à 5,3 milliards de dollars. Ainsi, 2,65 milliards de dollars ont été versés par le gouvernement à Vimpelcom pour payer ses parts (51%) de cet opérateur local. A cela s’est ajouté 1,3 milliard de dollars débloqués par la Banque d’Algérie, après l’entrée de l’Etat algérien dans le capital de Djezzy, qui était à l'origine une filiale du groupe égyptien Orascom Telecom avant que Naguib Sawiris ne la vende, en 2010 au russe Vimpelcom. Nous avons maintes fois alerté sur le prix excessif du rachat de Djezzy par l’Etat algérien. En janvier 2015, soit avant la signature définitive de la transaction de rachat de Djezzy à hauteur de 51% entre l'Etat algérien et l’opérateur russe, nous avions fait état d'une série d'enquêtes visant Vimpelcom aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse pour corruption. Des affaires de malversations en cascade qui ont déjà poussé certains actionnaires à annoncer leur retrait à l’image du norvégien Telenor qui a annoncé vouloir se débarrasser de ses parts (33%) et de ses droits de vote (43%). Depuis ces scandales de corruption, la valeur de VimpelCom n'a pas cessé de se détériorer. Aujourd'hui, son «market cap» est de 5,1 milliards de dollars. En novembre dernier, un expert en télécommunications avait confirmé les informations que nous avions rapportées en qualifiant d'"astronomique" le montant du rachat de Djezzy. Aujourd’hui, le temps semble nous donner raison en ce sens que les actifs du groupe entier (Vimpelcom) valent beaucoup moins que le prix du rachat des 51% de Djezzy. En effet, la valeur globale de Vimpelcom sur le marché boursier n’est que de 5,1 milliards de dollars. Autrement dit, inférieure à la valeur estimée de Djezzy au moment de son rachat par l’Algérie. Aussi, Vimpelcom dispose en tout de 176 millions d’abonnés, alors que Djezzy arrive à peine à avoir 17 millions d’abonnés. C’est dire que son rachat a été excessivement cher et au-dessus de sa valeur réelle. L’action de Vimpelcom vaut actuellement 3,04 dollars. Le pire est que cet opérateur commence à licencier, après avoir fait un argent fou des années durant. Tout récemment, soixante-dix travailleurs ont dénoncé leur licenciement en dépit de leur 6 ans de "loyaux services". Ils ont même accusé leur ancien employeur d’avoir «clairement transgressé» le Code du travail.
Hani Abdi

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