2 000 milliards de dinars «cachés» par les ménages

L’économiste Abdelhak Lamiri évalue l’argent qui circule en dehors du circuit bancaire à près de 2 000 milliards de dinars, ce qui représente 30 milliards de dollars. Cet argent thésaurisé par les ménages, selon lui, est un gisement financier pour l’économie nationale en ces temps de vaches maigres. Pour le récupérer, Abdelhak Lamiri estime qu’il faut mettre en confiance ces épargnants non officiels qui se demandent quoi faire de leurs économies. Il faut qu’on leur donne de bonnes raisons pour qu’ils mettent leur argent au service de l’économie. Cela, bien entendu de façon à ce qu’il soit fructifié, affirme-t-il. Pour cet expert, il y a également l’aspect lié aux convictions religieuses d’un certain nombre de gens. Pour y faire face, il suggère l’ouverture de bureaux de la finance islamique au niveau de toutes les banques. S’exprimant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III, cet économiste estime qu’une telle cagnotte, dont l’Etat garantit le remboursement, ne pourrait être que la bienvenue pour financer des entreprises productives, relancer et développer des gisements miniers et l’agriculture et divers travaux d’infrastructures. Il assure que l’Algérie n’a pas à inventer un modèle économique. Il suffit, à ses yeux, que l’on s’inspire des expériences des pays émergents qui ont su «accorder la priorité à l’économie du savoir, qui est la seule capable de booster les autres secteurs d’activité». Mais, avant tout, il faut, d’après lui, croire aux capacités du pays à faire face à la crise. Il estime qu’il est temps d’en finir avec le pessimisme ambiant et aller de l’avant pour relever le défi de la diversification économique. Pour Abdelhak Lamiri, la formation et la recherche doivent être les précurseurs de ce virage économique qui doit conduire l’Algérie vers la diversification de ses exportations et le rééquilibrage de sa balance commerciale. Interrogé sur la tripartite, il affirme qu’elle devra porter sur la nouvelle stratégie économique de l’Algérie. «Cette tripartite aura à discuter du choix des secteurs économiques à développer en priorité, des conditions d'amélioration du mode gestion de l’administration et des unités économiques et des moyens d’aller vers plus de décentralisation», a-t-il précisé, insistant sur l’existence de «solutions pour surmonter la crise». Mais, selon lui, ces solutions nécessitent un bon dispositif «pour leur donner forme». Pour lui, la question de la diversification économique n’est pas un mirage d’été. C’est une réalité à laquelle les décideurs doivent croire.
Sonia Baker
 

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