Situation des étudiants algériens en France : un rapport alarmant

Des membres de l’association Algériens des deux rives et leurs amis (ADDRA) ont établi un rapport alarmant sur la situation vécue par les étudiants algériens en France, qu’ils ont exposée lors d’une conférence de presse animée ce samedi au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) à Alger. Les conférenciers ont voulu surtout alerter les autorités algériennes sur le calvaire qu’endurent la majorité des 26 000 étudiants algériens établis en France qui se trouvent, selon leurs propos, confrontés à une triple précarité : administrative, sociale et pédagogique. Dans le rapport au titre évocateur «La situation difficile des étudiants algériens en France», on apprend que le chemin de croix pour l’étudiant algérien commence en Algérie même, avec toutes les tracasseries qu’il rencontre au niveau de Campus France, premier organisme auquel le candidat doit s’adresser dans le cadre de ses démarches : encadrement insuffisant, retards dans le traitement des dossiers, prix des prestations élevé, etc. S’ensuivent les problèmes liés à l’obtention de visa. Une fois arrivé en France, l’étudiant algérien se retrouve livré à lui-même : absence d’orientation, problème d’hébergement… Certains étudiants en viennent même à dormir dans les transports publics et parfois à la belle étoile ! Les animateurs d’ADDRA indiquent, à ce sujet, qu’une convention signée avec la direction de la cité universitaire internationale de Paris en 2005 devait aboutir à l’édification d’une maison dotée d’une capacité d’accueil de 250 lits, mais «à ce jour, ce projet est toujours en attente de réalisation», notent-ils. Ces étudiants vont devoir aussi affronter une bureaucratie tenace au niveau de la préfecture pour renouveler leur titre de séjour. Victimes de discrimination, les étudiants algériens, quand ils arrivent en France avec un visa d’une durée de trois mois, doivent faire une demande de carte de séjour dans les deux mois suivant leur date d'entrée, pendant que leurs camarades d’autres nationalités ont des visas d'une année pour leur première année en France. Le traitement discriminatoire poursuit l’étudiant algérien dans l’accès au travail. Les animateurs expliquent, à ce sujet, que la législation française sur le travail autorise les étudiants, étrangers, notamment, à exercer une activité rémunérée de 964 heures soit 60% de la durée annuelle du temps de travail, et l’accès à cette activité est rendu possible par l’inscription sur la carte de séjour de la simple mention «étudiant». «A l’exception de l’étudiant algérien qui, lui, doit travailler 822 heures, soit moins de 50% par an», s’insurgent-ils. A la lumière de ce constat, l’ADDRA demande aux autorités algériennes, entre autres, d’assurer la protection de ses citoyens conformément à l’article 24 de la Constitution, de débloquer des fonds d’aide d’urgence pour les étudiants algériens non salariés et de mettre le patrimoine immobilier algérien en France à la disposition des étudiants n’ayant pas pu trouver d’hébergement.
R. Mahmoudi

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