RND : un congrès réglé comme du papier à musique

Les travaux du congrès extraordinaire du Rassemblement national démocratique (RND) se poursuivent sans le moindre couac. Les contestataires ne se sont nullement manifestés à l’hôtel El-Aurassi où se déroule ce rendez-vous hautement organique. Réussissant son pari, Ahmed Ouyahia semblait très serein à l’ouverture des travaux qui aboutiront assurément à sa réélection à la tête du parti. Son rival, Belkacem Mellah, ne pèse pas lourd face au rouleau compresseur qu’est un Ahmed Ouyahia plus que jamais sûr de lui. D’ailleurs, dans le discours prononcé à l’ouverture des travaux, Ahmed Ouyahia a esquissé ce que sera son programme politique et sa démarche à venir au sein du parti. Si son «ennemi juré» Amar Saïdani a brillé par son absence, préférant se faire représenter, Ahmed Ouyahia a été conforté par la présence à la fois du Premier ministre Abdelmalek Sellal, des présidents des deux chambres du Parlement, du président du Forum des chefs d’entreprises et du secrétaire général de l’UGTA. Au RND, aucune défection. Tous les poids lourds du parti étaient à côté de lui. A commencer par Abdesselam Bouchouareb, Chérif Rahmani, Saïd Abadou et Chérif Abbès. Ahmed Ouyahia a donc réussi à vaincre ce qu’il a qualifié de «dictature de la minorité» en tenant le congrès dans les délais fixés, malgré le vent de contestation qui a soufflé ces dernières semaines sur le RND. Les contestataires, faut-il le rappeler, ont même introduit un recours au niveau du ministère de l’Intérieur pour empêcher les organisateurs d’obtenir une autorisation pour la tenue du congrès. Ce à quoi le ministre de l’Intérieur a répondu en assurant que le RND a bel et bien obtenu conformément à la loi l’autorisation relative à la tenue comme prévu de son congrès extraordinaire.
Sonia Baker