Al-Magharibia : les révélations de CNP News

Révélations fracassantes sur les sources du financement de la chaîne Al-Magharibia qui émet de Londres, et qui tente de présenter tous les Algériens comme des gens malhonnêtes, alors que la réalité est tout autre. En voici les conclusions de l’enquête intégrale, menée par CNP News : notre fil rouge c’est Rafik, fraîchement diplômé de «The London School of Journalism» (LSJ). Hargneux, amer et prêt à mordre, tellement déçu par la chaîne de télévision londonienne Al-Magharibia TV auprès de laquelle il a postulé pour un poste d’animateur ; il a été refusé parce que, selon son ami déjà employé par la chaîne, Rafik ne serait pas assez présentable. «Je suis pourtant beau gosse !» grogne-t-il. Il s’est mis à son compte comme il aime à le répéter à chaque début de phrase. Pour Rafik, se mettre à son compte veut dire créer un compte «YouTube» et s’installer face à la caméra pour dénoncer tous azimuts les dérives du pouvoir algérien.
Derrière Al-Magharibia, une immense toile d’araignée
Rafik s’est penché sur le profil d’Al-Magharibia TV et «sans le vouloir vraiment, je suis devenu insatiable», affirme-t-il. «Plus j’apprenais sur la chaîne, plus j’en voulais.» Dans ces récits, il ne s’autorise pas de porter atteinte aux personnes. A défaut d’être tout à fait rationnel, il est raisonnable, voire essentialiste pour ne focaliser que sur les réseaux et les ramifications de la télévision algérienne qui émet de Londres. «Une véritable toile d’araignée», s’indigne-t-il. Lui, l’excessivement prude, la bégueule, il est troublé pas sa première découverte : Al-Magharibia n’existe plus, elle a été dissoute ! Pour être tout à fait précis, c’est plutôt El-Magharibia, avec un «E» au lieu d’un «A» et un «i» au lieu d’un «Y» qui a été dissoute. La différence est de taille : El-Magharibia Press Ltd est le nom juridique de la société Al-Magharibya TV, nom commercial de la chaîne. El-Magharibia Press Ltd a été créée le 26 septembre 2011 par une seule personne, son statut juridique est ce qu’on appelle dans le jargon du droit commercial une Sarlu, société à responsabilité limitée unipersonnelle. En clair, les parts sociales se retrouvent entre les mains d’une seule personne, en l’occurrence Oussama Abassi, de nationalité allemande, résidant à Londres. En sa qualité de fondateur, Oussama Abassi désigne deux directeurs tout court et un directeur exécutif. Ils sont respectivement, lui-même, un certain Mohammed Lassaad Malki, de nationalité belge (gardez ce nom en mémoire, on y reviendra) et enfin, Salim Salhi, journaliste vivant en Angleterre depuis une bonne quinzaine d’années. Est-il légal que la société soit dissoute, mais que la télévision continue de tourner ? Rafik, notre journaliste londonien, n’est pas au bout de ses surprises. Il découvre que le 23 octobre 2012, Oussama Abassi a introduit auprès du tribunal de commerce britannique une «compulsory strike-off», une procédure obligatoire qui consiste à informer l’autorité compétente de la dissolution de la société dans un délai de trois mois. Le 5 février 2013, la société El-Magharibya Press LTD est légalement dissoute. Est-il légal que la société soit dissoute, mais que la télévision continue de tourner ? s’interroge Rafik. Nous reviendrons à cette question un peu plus loin. Le 13 décembre 2014, Salim Salhi annonce sa démission du poste de rédacteur en chef de la télévision Al-Magharibia TV, mais il ne disparaîtra pas des écrans de la chaîne pour autant. S’agit-il d’une manœuvre qui augure d’un quelconque éventuel nouveau projet ? Pour le savoir, Rafik va embrayer sur un autre nom : Mohammed Lassaad Malki, le fameux deuxième directeur d’El-Magharibia Press LTD.
Al-Magharibia est-elle l’arbre qui cache la forêt ?
Rafik manœuvre la pédale de débrayage afin d’établir la relation entre l’arbre moteur et l’arbre entraîné. Il va apprendre que quelques jours avant la création de la société El-Magharibia Press LTD, une autre société est créée aux mêmes fins, c’est-à-dire lancer une chaîne de télévision. En effet, le 16 août 2011, Mohammed Lassaad Malki, naturalisé belge, peu avant la création de la société d’Oussama Abassi, va créer à Londres une société au nom juridique de «NEWINC Incorporation company» et au nom commercial d’«Aurès TV». Le 16 août 2011, le jour même, il est nommé directeur de la société et le 17 août 2011, il désigne Adel Djebali (gardez ce nom en mémoire aussi, on y reviendra) au poste de directeur exécutif de la société «NEWINC Incorporation company». Le 2 mars 2012, Mohammed Lassaad Malki désigne pour Aurès TV deux directeurs : lui-même et Adel Djebali. Le 12 novembre 2012, Mohamed Lassaad Malki lance la procédure de compulsory strike-off. Le 12 mars 2013, la société «NEWINC Incorporation company» est officiellement et légalement dissoute. Pourquoi tant de sociétés-écrans ? Pourquoi tant d’hommes de paille ? Pourquoi tant de ramifications ? Pour ne pas s’embrouiller, notre journaliste se concentre sur une seule piste avec comme fil conducteur Oussama Abassi autour duquel tout semble tourner. Les choses s’enchevêtrent, se compliquent, s’imbriquent quand Rafik découvre qu’Oussama Abassi avant de créer El-Magharibia Press Ltd le 16 août 2011, qu’il a dissoute le 5 février 2013, avait créé le 22 juin 2011 El-Magharibia Ltd. Et boom ! Rafik commence à voir clair : contrairement à El Magharibia Press Ltd, El-Magharibia Ltd est toujours active, mais les associés ne sont plus tout à fait les mêmes, il s’agit toujours d’Oussama Abassi avec comme associé non plus Mohammed Lassaad Malki, mais Adel Djebali. Souvenons-nous, Adel Djebali est aussi l’associé de Mohamed Lassad Malki auprès d’Aurès TV et de «NEWINC Incorporation company» dissoute le 12 mars 2013, mais ils vont anticiper sa renaissance en la recréant le 1er septembre 2013 avec un autre nom : Awrass TV Ltd. Adel Djebali y est maintenu comme membre associé et Mohamed Lassaad Malki est remplacé par un certain Adel Mardassi, un Suisse d’origine tunisienne. La société Awrass TV a été dissoute à son tour le 31 août 2014.
La fondation saoudienne Confluence
Cet imbroglio a une chute et c’est Adel Mardassi, le Suisso-Tunisien, qui va nous y conduire. Nous voici nez à nez avec une des sources de financement de la chaîne d’Oussama Abassi, en l’espèce : «la fondation Confluence», créée tout à fait légalement à Genève. Il est signalé dans son objet que sa principale mission est de «soutenir des chaînes de télévision communautaires en Europe afin de promouvoir le dialogue intercommunautaire et culturel». Parmi les membres de son conseil d’administration, on retrouve le fameux Adel Mardassi et Alghammas Hamad, Saoudien résidant à Djeddah. Le wahhabisme d’Al-Saoud est bien la forêt que cache Al-Magharibia TV.
Sonia-Linda S.
Londres

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