Le «coup de pouce» du journal français Le Monde à l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab

Le quotidien français Le Monde a publié un portrait élogieux de l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab. Sous le titre accrocheur : «Issad Rebrab, le milliardaire qui dérange», l’article reprend une biographie tout aussi dithyrambique que lui a consacrée l’universitaire Taïeb Hafsi, pour reconstituer le parcours de cet ancien expert-comptable devenu première fortune du pays. L’auteure du portrait décrit ce parcours comme une «success story» qui se heurte toutefois aux tentatives de blocage qui lui sont dressées depuis qu’il est devenu «un critique affiché du pouvoir politique en Algérie». «Ceux qui croisent sa route témoignent de sa boulimie de projets», écrit encore la journaliste, qui compare le groupe dirigé par Rebrab à Bolloré en France, célèbre groupe international dirigé par Vincent Bolloré et spécialisé dans le transport et la logistique. Cet intérêt du journal parisien réputé proche des cercles de décision français, s’apparente à un soutien clair à l’homme d’affaires algérien dans ses démêlés avec le gouvernement algérien et, notamment, avec le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, aggravées entretemps par le bras de fer actuel autour de l’affaire El-Khabar. Il ne faut pas perdre de vue aussi que, pour les Français, le patron de Cevital est l’homme qui a sauvé de la faillite, en les rachetant, deux usines françaises : Fagort-Brandt et Michelin. En 2014, Rebrab avait annoncé avoir acheté les quatre filiale du groupe français d’électroménager FagorBrandt (Brandt, Sauter, Vedette et De Dietrich) pour 25 millions d’euros, et reçu toutes les «facilitations» administratives pour finaliser cette acquisition. Il a sauvé ainsi 1 400 des 1 800 emplois que comptait la société en France. Concernant le groupe du pneumatique Michelin, Rebrab a dû batailler pour acquérir l’usine installée en Algérie, face au gouvernement qui réclamait le droit de préemption revenant de fait à l’Etat algérien, pour racheter toute entreprise de droit étranger. Rebrab s’y était préparé, en se contentant d’acheter une partie des actions (67%) de l’entreprise française. Encouragé dans sa «boulimie» à diversifier ses investissements, Issad Rebrab a même été reçu, à deux reprises, par le président François Hollande, en compagnie d’autres chefs d’entreprise étrangers, intéressés par l’investissement en France. L’objectif visé par les décideurs français : séduire les opérateurs économiques étrangers pour relancer les investissements dans l’Hexagone, en proie à une crise de récession et à des vagues de licenciement. Rebrab s’était longuement entretenu avec le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, dans le cadre de tables-rondes animées par d’autres ministres français, avant d’être reçu à l’Elysée.
R. Mahmoudi

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