Leçon d’une renationalisation

Par Kamel Moulfi – Le retour du complexe sidérurgique d’El-Hadjar dans le secteur d’Etat s’est enfin réalisé (voir article d’Algeriepatriotique). Oui, mais sans tambour ni trompette médiatiques, contrairement au jour où l’Indien Lakshmi Mittal en prit possession, en novembre 2001, en pleine fièvre de la privatisation des entreprises publiques, créée par les suggestions ou les injonctions, selon l’humeur du temps, lancées par des institutions financières internationales, relayées localement avec la surenchère habituelle dictée par des motivations idéologiques et non pas économiques.

L’expérience emblématique de la privatisation en Algérie, celle de la sidérurgie d’Annaba, qui avait tourné au cauchemar – le complexe était en cessation de paiement en 2012 – prend fin avec l’image du «repreneur» privé étranger qui repart la tête basse et celle des représentants de l’Etat algérien qui n’ont aucune raison, eux aussi, de pavoiser. Le véritable pied de nez qui est fait à la polémique sur le 49/51et sur le droit de préemption de l’Etat, centres d’intérêt qui ont émergé du débat autour du nouveau code des investissements, passe inaperçu, d’autant plus que le contexte estival du début de mois d’août pousse plutôt à l’insouciance, voire l’indifférence.

C’est le moment que l’Etat algérien a choisi pour prendre la mesure salutaire qui s’imposait afin d’arrêter les dégâts. Pour rappel, les investissements d’ArcelorMittal n’ont été réalisés que durant les premières années du« partenariat», mais dès 2008, ils se sont rapidement taris. La production d’acier prévue pour un million de tonnes a chuté à 600 000 en 2012, puis a carrément dégringolé en 2013 et 2014 pour se situer à 300 000 tonnes, alors que la demande nationale explosait, El-Hadjar ne fournissait, fin 2014, le marché national qu’à moins de 10%. On nous promet maintenant que le complexe sidérurgique d’El-Hadjar récupérera le «label» de fleuron de l’industrie algérienne.

La leçon à en tirer : la vocation d’un grand complexe industriel, comme celui d’El-Hadjar, n’est pas d’offrir une opportunité facile d’exportation des bénéfices à un privé étranger, mais de répondre aux besoins pressants du développement économique et social de l’Algérie.

K. M.

Comment (11)

    Moha
    30 août 2016 - 19 h 47 min

    La gestion par tâtonnement ne
    La gestion par tâtonnement ne mène nul part.l
    Algérie est gérée comme une épicerie, on intervient par accoup selon l humeur du responsable. .on n a pas besoin de vision ou de stratégie,le flair de notre clairvoyant mess oul suffit..

    Anonymous
    16 août 2016 - 14 h 41 min

    Logiquement, pour un pays
    Logiquement, pour un pays comme le notre, tout investissement étranger qu’il soit directe ou indirecte – par privatisation par exemple – doit être périodiquement evalue pour connaître l’apport économique de cet investissement. Le cas d’Acelor mital, celui des banques arabes et autres, des opérateurs téléphoniques etc . Une fois par an, devant l’APN et en séance publique, le Ministre de l’économie devrait rendre compte des résultats des investissement réalisés et les résultats économiques et financiers de ces derniers.

    Simple !
    14 août 2016 - 18 h 40 min

    Le mâture
    Le schéma économique initial à partir de 1965 était le meilleur, mais l’Algérie, son peuple étaient dépourvus de l’arme requise, savoir ET expérience, de nos jours les conditions sont réunies, en dispersion, comme autant de morceaux d’un puzzle, j’aime mon pays, j’aime les hommes et femmes qui se sont sacrifiés pour lui, et seule une malveillance peut contrarier un ordre désormais possible, dont ne semblent pas capables les politiciens officiels, arrivistes, narcissiques, l’article exprime ces vérités à sa manière !

    AMAR
    9 août 2016 - 11 h 20 min

    PRIVATISER et privatiser
    IL Y A UNE NUANCE QUE LES AUDITEURS DOIVENT BIEN COMPRENDRE il y a privatisation et privatisation!
    tout le monde le sait mais on fait semblant de ne pas le savoir ! generalement une privatisation se fait par besoins!
    besoin de technologie, besoin de financement, besoin de sauvegarde de l emploi, besoin de penetration ou de conquetes de marches….ou en sommes nous dans tout cela? Nous avons la desagreable impression qu il y a surtout un besoin de transferer des devises!!!! SOMMES NOUS VRAIMENT TOUS DUPES? PERSONNE N OSE FAIRE DE BILANS IMPARTIAL DE CES « Partenariats QUI PHAGOCYTENT NOS RICHESSES » la couleuvre semble trop grosse tant l impunite est envahissante ….la classe moyenne a peur! elle n ose pas parler et ne songera pas encore a le faire! pourtant dans cette classe il y a tous les acteurs de tous les secteurs pour eclairer la societe et denoncer les crimes! n est ce pas messieurs les commissaires aux comptes?? CE CORPS N OSE MEME PAS EDITER UN JOURNAL POUR S OUVRIR SUR LA SOCIETE , IL NE PEUT PAS PARLER LA BOUCHE PLEINE OU IMITER SES VOISINS!!!!

    Erdt
    8 août 2016 - 22 h 07 min

    El hadjar
    Et dire que ce joyau a été construit par boumediene y’a 40 ans!! Au fait il produisait combien en 76??

    Anonymous
    8 août 2016 - 17 h 50 min

    @El hadi Croyez-vous vraiment
    @El hadi Croyez-vous vraiment que ceux qui tiennent notre destin en main sont en train de « bricoler » quand ils décident d’importer au lieu d’investir localement, pour la simple raison que l’importation est une opération plus lucrative pour eux-mêmes plus facile et plus expéditive (sans jeu de mots) ? Les exemples ne manquent pas : Importation de carburants et de ciment plutôt qu’investir dans des raffineries et des cimenteries, et bientôt, importation massive de panneaux isolants en PSE dans le cadre d’un programme de logements dit « P.N.E.E », au lieu de promouvoir et de développer de nouveaux matériaux locaux tout aussi performants en économie d’énergie, pour ne citer que ceux-là et qui font perdre au pays des sommes considérables en devises étrangères.
    En vérité, ceux qui ont pillé notre cher pays à l’échelle « industrielle » sans vergogne et en toute impunité, sont loin d’être des « bricoleurs » mais bel et bien des traitres à la Nation qui ont usé des moyens les plus élaborés pour satisfaire leurs appétits dévorants.

      anonyme
      8 août 2016 - 23 h 22 min

      divagations ou pas
      la politique économique de notre pays c’est de ne pas en avoir
      l’exigence de résultat est une culture étrangère à nos gouvernants,
      leur demander des comptes reviendrait à troubler la confiance qu’ils ont mise en nous de ne jamais les déranger
      une cimenterie qui coule est symbolique de l’état de ce pays qui n’en finit pas de bétonner le vivant
      l’appel d’un ouvrier en colère ressemble à un cri de chèvre dans les mechtas, on ne l’entend pas, à moins que souffle le sirocco
      le figuier de barbarie n’est pas de barbarie, le poulet tandoori non plus
      les herbes folles sont insouciantes et les invasives avancent à pas cadencés
      ….

    lhadi
    8 août 2016 - 13 h 47 min

    bricolage permanent
    L’Algérie, pays producteur des hydrocarbures à forte population s’est trouvé en mesure de développer, d’intensifier l’effort de modernisation et d’industrialisation et d’engager de nouveaux projets. Malheureusement le pouvoir, malgré les ressources supplémentaires provenant de la hausse des hydrocarbures, a mis aux abonnés absents la politique d’industrialisation et de modernisation. Au jour d’aujourd’hui, confronté à la réduction des revenus pétroliers, il se complait dans le bricolage permanent.
    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      anonyme
      8 août 2016 - 16 h 43 min

      EL HADJAR est prévu pour
      EL HADJAR est prévu pour répondre aux besoins nationaux d’abord qui sont sans cesse croissants ;la privatisation et l’exportation éventuelle étaient les objectifs du FMI et de temmar ;
      les choses reviennent à leur place mais à quel prix ?

    Anonymous
    8 août 2016 - 12 h 51 min

    reste à savoir si les
    reste à savoir si les syndicats extrémistes irresponsable ne vont pas couler la productivité comme ils l’avaient fait avant la privatisation pendant des années le gouvernement a subventionné près de 400 000 000 de dinars parce qu’il avait le trouillomètre à zéro face aux maitres chanteurs .

      anonyme
      8 août 2016 - 22 h 56 min

      imager=imaginer
      avoir le trouillomètre à zéro c’est ne pas avoir la trouille du tout donc zéro trouille… j’aime pas reprendre les com. mais il y a vraiment trop de trucs bizarres qui s’écrivent sur ce site je me demande régulièrement si la personne comprend ce qu’elle écrit ou qu’est ce qu’elle peut bien vouloir dire …

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