Le maître du malouf Mohamed-Tahar Fergani tire sa révérence
Le maître de la musique malouf, Cheikh Mohamed-Tahar Fergani, s’est éteint ce mercredi dans un hôpital à Paris, à l’âge de 88 ans. Né dans une famille de musiciens, Mohamed-Tahar Fergani a commencé sa carrière dans le genre oriental, du genre charqi en provenance d’Egypte dans une ensemble Toulou’ El-Fadjr (l’aurore), avant d’épouser le style musical du Malouf, propre à Constantine et sous l’instigation de son maître Cheikh Hassouna, mais également de Cheikh Baba Abid. Maître de Malouf qui est le répertoire de la musique arabo-andalouse de l’école de Constantine, Mohamed-Tahar Fergani est l’un des rares chanteurs à interpréter des compositions sur quatre octaves. Ce qui le caractérise, c’est sa voix exceptionnelle.
En plus du malouf, il interprète le mahjouz, genre populaire constantinois qui dérive du Malouf, zjoul, genre musical constantinois, aussi ancien que le malouf, et le hawzi, genre populaire qui dérive du gharnati de Tlemcen. Toute la famille Fergani est initiée au malouf. Sa sœur Z’hor Fergani (1915–1982) était aussi chanteuse et son fils aîné, Salim Fergani, est un cheikh de malouf reconnu et aussi son petit-fils Mouhamed Adlen Fergani qui chante du malouf aussi et est considéré comme la quatrième génération dans cette musique, après son oncle Salim son grand-père Mohamed-Tahar et son arrière-grand-père Hamou.
Le défunt Cheikh Hadj Mohamed-Tahar Fergani a des centaines d’enregistrements à son actif et a reçu plusieurs prix internationaux. Il a créé son orchestre et son école à Constantine. Le 18 mai 2008, il a fêté son 80e anniversaire à l’Unesco à Paris. Une de ses chansons parmi les plus connues en Algérie est E’dhalma (l’injuste) du poète Henni Benguennoune.
La disparition de ce grand maître intervient quelques jours à peine après le décès d’une autre sommité de la chanson classique algérienne, Amar Ezzahi, dont la disparition a ému ses centaines de milliers d’admirateurs.
R. C.
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