Crise au FFS : le député et ex-premier secrétaire Ahmed Betatache démissionne
L’exclusion de Rachid Halet, député et membre du présidium, semble provoquer des répliques au sein du FFS. Ainsi, une semaine après l’annonce de cette décision, Ahmed Betatache, ex-premier secrétaire et actuellement député, a déposé sa démission en guise de protestation contre la manière avec laquelle le cas Halet a été traité, a-t-on appris d’une source proche du FFS. Ainsi, selon ses proches, M. Betatache est «indigné par le coup de force des putschistes membres du présidium suite à la violation des statuts et du règlement intérieur du parti». Les mêmes sources affirment qu’il voulait démissionner le lendemain de l’annonce de la décision d’exclusion de M. Halet. Mais pour des considérations organiques et dans un esprit de responsabilité, il a préféré attendre jusqu’à la fin des travaux de la session ordinaire du conseil national.
Juriste de formation, Ahmed Betatache est bien placé pour parler de l’application ou non des statuts du parti. Cela surtout qu’il a fait partie de la commission qui les a rédigés à la faveur du dernier congrès de 2013. S’il ne s’est pas encore exprimé publiquement, Ahmed Betatache a fait part à ses proches de sa désapprobation quant à la décision d’exclusion d’un membre du présidium. Par son acte de démission, Ahmed Betatache vient donc appuyer la ligne de défense adoptée par Rachid Halet qui a refusé de comparaître devant la commission de discipline en raison de son statut en tant que membre de l’instance présidentielle élue par le congrès.
La démission d’Ahmed Betatache risque ainsi d’aggraver la crise qui secoue depuis quelque temps la maison FFS. Une crise qui serait née d’un désaccord entre les cadres influents du parti sur la ligne de conduite du parti. Rachid Halet avait, dans une longue déclaration, parlé d’un putsch en préparation. Il avait accusé ouvertement les autres membres du présidium d’être derrière ce coup d’état qui vise à aller vers la «normalisation du FFS». Pour lui, Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul, soutenus par le coordinateur du comité d’éthique, Karim Balloul, et une conseillère de l’instance présidentielle, en l’occurrence Salima Ghezali, veulent «contrôler les échéances électorales à venir pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l’occasion de la succession du chef de l’Etat en 2019». Certains parlent même de «collusion» avec le pouvoir politique.
Une chose est sûre, le FFS poursuit sa démarche visant à reconstruire le consensus national. Une démarche par laquelle il justifie un tant soit peu sa participation aux prochaines élections législatives.
Hani Abdi
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