Dangereuse révélation d’un général américain : la Libye prochain terrain de guerre entre les Etats-Unis et la Russie ?
L’armée américaine a reconnu pour la première fois, par la voix du général Thomas Waldhauser, commandant d’Africom, la présence pour une durée indéfinie de troupes spéciales américaines sur le sol libyen. Alors que, dans le passé, les officiels américains avaient toujours parlé de «quelques éléments» détachés pour une durée limitée à Syrte, officiellement pour coordonner avec les forces loyales au gouvernement de Tripoli, dans leurs efforts visant à contrecarrer l’avancée de Daech. En effet, Washington avait, dès le 1er août 2016, lancé, à la demande de Tripoli, l’opération «Odyssey Lightning» afin de fournir un appui aérien à ses troupes alors engagées dans une offensive visant à chasser la branche libyenne de Daech dans la région de Syrte.
Ces révélations ne manqueront sans doute pas de relancer le débat sur l’existence de bases militaires américaines en Tunisie utilisées lors des raids menés par l’aviation américaine contre les positions de Daech en Libye.
Le général Thomas Waldhauser, qui s’exprimait, samedi, lors d’un point de presse qu’il avait animé au Pentagone, a affirmé que ces troupes sont chargées de «collecter du renseignement», d’assurer aide et assistance au gouvernement de Faïz Sarraj mais aussi de surveiller les agissements de l’armée russe. Le chef d’Africom n’a pas caché ses appréhensions et celle de l’administration de son pays quant à ce redéploiement des Russes et leur engagement en faveur du maréchal Khalifa Haftar, le principal rival du gouvernement de Tripoli, et dont les troupes ont réussi, il y a quelques semaines, à mettre la main sur le Croissant pétrolier, qui est au centre des tensions actuelles entre les protagonistes de la crise libyenne, et qui est aussi convoité par différentes milices armées et des organisations terroristes transfrontalières, comme Daech.
Le général américain a avoué que l’influence russe sur Haftar «est incontestable». «Les Russes, explique-t-il, ont la volonté d’exercer leur influence à l’intérieur de la Libye. Ils sont sur le terrain», avant d’ajouter : «Nous regardons ce qu’ils font avec une grande inquiétude. En plus de leur activité militaire, nous avons vu de récentes activités commerciales, qu’il s’agisse de pétrole ou d’armes», s’alarme le chef d’Africom.
R. Mahmoudi
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