Fiché S, à quoi ça sert ?

Par Kamel Moulfi En plein Champs-Elysées, la plus prestigieuse avenue du monde, au cœur de Paris, censée être sécurisée pour faire tendre le risque avéré d’attentat vers zéro, de surcroît dans le contexte d’une campagne électorale dont on disait qu’elle était menacée d’une attaque terroriste et donc entourée d’un état d’alerte maximum, un attentat a visé directement un car de police. Un terroriste a pu circuler en voiture, hier, peu avant 21h, la garer sur cette grande avenue et s’en prendre aux policiers en tirant sur eux plusieurs coups de feu, selon les témoins, tuant un policier et blessant grièvement un autre, avant d’être abattu. La revendication est tombée immédiatement avec la signature de Deach.

Les circonstances de cette attaque et surtout les premières données concernant le terroriste, fiché S, c’est-à-dire connu des services de police et en principe étroitement surveillé, ont de quoi semer la plus grande inquiétude chez les Français. L’arrestation récente de deux terroristes à Marseille a pu laisser croire que la menace était plutôt maîtrisée et qu’il n’y avait pas de doute sur l’efficacité du travail des services de sécurité. L’attentat qui a frappé les Champs-Elysées, après celui qui a touché plus cruellement la célèbre promenade des Anglais, à Nice, en juillet 2016, avec sa portée symbolique évidente, a eu l’impact recherché sur l’opinion publique française.

La première conséquence a été la suspension, de fait, de la campagne électorale et un chamboulement de l’agenda même des candidats à la présidentielle française dont le premier tour va se dérouler dimanche. Le même débat agite à nouveau les médias français qui consacrent à l’attentat des éditions spéciales : sur l’ampleur de la menace, sur ses origines, sur les conséquences et d’autres questions qui sont malheureusement abordées de façon superficielle et qui débouchent carrément sur une sorte d’aveu d’impuissance face à ce danger.

Le plus facile est la stigmatisation de la communauté musulmane et d’une façon particulière les «immigrés» issus de pays maghrébins. La solution saute aux yeux pourtant : être plus conséquents dans la lutte antiterroriste.

K. M.

Comment (3)

    Dégeulasse !
    23 avril 2017 - 5 h 47 min

    analyse collective
    S/Satan… Le pauvre policier « immolé » c’est l’histoire de « Abraham » à l’envers car la France post gaullienne vit tout en sens contraire, brouillage nécessaire à la survie du peuple « élu » : Bravo CRIF, génial ! D’une pierre deux coups, un con chrétien, et un con musulman ! Et après ? Suite au prochain morceau du feuilleton !

    Anonymous
    22 avril 2017 - 8 h 48 min

    fiché « S » ou pas
    Aux dernières informations le type n’était pas fiché « S ». De toutes les façons, terroriste ou abruti ou fou ou délinquant, n’importe qui peut faire ce qu’il a fait, n’importe quand et n’importe où: Paris, Moscou, New-York, Londres et ailleurs pour n’importe quelle raison. Le vrai problème est de savoir comment ce type a pu se procurer les armes dont il s’est servi et d’où elles proviennent. En second lieu, le communiqué de daech ne parle pas de ce type comme étant l’auteur de l’attaque mais d’un belge qui s’est livré à la police à Bruxelles entre temps. De ce côté, rien n’est clair non plus. La résultante de cet attentat est qu’il met une fois de plus les citoyens français portant un nom et un prénom d’origine d’Afrique de Nord dans la ligne de mire des racistes du F.N. des Le Pen et compagnie comme le dit K.M.. Et c’est ce qu’a fait immédiatement la Le pen dans l’heure qui a suivi cet attentat dont le rejet des « immigrés » (traduction : ceux qui ne lui ressemblent pas) est l’unique programme. Alors ficher « S » ou pas ? Demain, un Zozo qui a une peine de cœur, sa petite amie le laissant tomber ; il décide de se venger de la société : il prend sa voiture et fonce dans la foule. Dans sa poche une lettre (qu’il écrit au moment se démarrer) où il se réclame de daech…alors qu’il n’a rien à voir ni de près ni de loin avec cette idéologie, il deviendra un terro de daech aux yeux du monde. C’est ainsi que s’installe un climat d’inquiétude et de la méfiance au sein de la population. C’est ce que recherchent toutes les idéologies terroristes.

    Erracham
    21 avril 2017 - 23 h 11 min

    Bonne question!
    « Fiché S, à quoi ça sert? » Voilà une bonne question! J’ai une autre question à poser: A quoi servent ces soit-disants redoutables services secrets, s’ils n’arrivent à identifier en temps opportun ni ceux qui accomplissent ces crimes (de petits voyous de quartier), ni ceux qui les commanditent. Ne nous laissons pas berner par les communiqués de DAESH; ils sont rédigés par des officines occidentales, spécialisées dans la propagande. Tout laisse à penser que tout est organisé par des barbouzes formés par les diaboliques agents du Mossad, spécialistes des coups tordus, qui ont infiltré tous les services secrets occidentaux. Ceux qui se laissent recrutés et manipulés pour commettre de tels attentats méritent bien leur lettre S, comme Stupides ou Salauds. It is a wild, wild world !(Cat Stevens dixit)

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